Un plan d’action national pour un usage raisonné des pesticides en Allemagne

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Allemagne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement | Agronomie et alimentation
29 juillet 2015

Une des mesures les plus importantes du Plan d’Action National pour l’utilisation durable des produits phytopharmaceutiques (NAP) est la mise en pratique sur le terrain de nouveaux procédés de protection des écosystèmes naturels rassemblés dans le programme « Demonstrationsbetriebe integrierter Pflanzenschutz » (exploitations pilotes pour la protection intégrée des cultures). Ce programme est initié et financé par le Ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture, géré par l’Office Fédéral de l’Alimentation et coordonné par l’Institut Julius-Kühn de recherche agronomique.

Ce projet s’inscrit également dans la mise en œuvre de la directive européenne 2009/128/CE, exigeant des Etats membres qu’ils créent les conditions nécessaires à l’utilisation raisonnable des produits phytosanitaires.
Le programme initié en novembre 2010 se déroulera jusqu’à 2018. La première phase, qui s’est achevée en 2013 avait pour objet la culture des céréales, les vergers et la viticulture. La deuxième phase à partir de 2014, s’applique aux productions maraîchères et de houblon. Une soixantaine de fermes expérimentales où sont testés de nouveaux procédés de lutte contre les nuisibles, sont associés à ce programme. Les exploitants agricoles volontaires sont assistés pour cela par des experts issus d’instituts de recherche sur la protection des cultures et en particulier par l’institut Julius-Kühn. Ces derniers donnent des indications précises aux exploitants, réalisent les dosages et les évaluations des nouveaux produits.
Il s’agit d’expérimenter dans des exploitations agricoles choisies selon des critères précis, une combinaison de procédés réalisés en synergie par des biologistes, des experts agronomes et les exploitants agricoles eux-mêmes. Ces procédés doivent permettre de limiter l’usage des produits phytosanitaires jusqu’à un seuil où les écosystèmes naturels sont préservés. Dans ce cadre, l’agriculture biologique et les associations de protection des plantes ont un rôle à jouer.
De nombreuses actions de communication et d’incitation sont lancées en parallèle des expérimentations afin de faire connaître ces mesures d’une part à d’autres exploitants agricoles, et d’autre part au grand public qui est de de plus en plus critique vis-à-vis de l’usage des pesticides dans l’agriculture.
L’objectif affiché est de réduire de 25% les risques de destruction des équilibres naturels afin de freiner la perte de biodiversité.
D’après le groupe de chercheurs de l’institut de recherche agronomique Julius Kühn qui participe activement à des recherches dans ce domaine, les lacunes importantes dans la connaissance des habitus des insectes nuisibles et de leurs prédateurs doivent être comblés pour réaliser de réelles avancées dans la réductions de l’emploi des pesticides.

Sources :

Rédacteur : Marie.de-chalup[a]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr