Transformer les vieux plastiques en gaz de synthèse comme alternative à l’incinération des déchets

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Allemagne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
22 juin 2016

L’entreprise Ecoloop GmbH et l’université de technologie de Clausthal (TU Clausthal, Basse-Saxe) ont développé un procédé de traitement des déchets, principalement des rebus de plastique, basé sur un four à chaux permettant de lier efficacement des polluants tels que le chlore ou le souffre. Le procédé se positionne comme un complément pour limiter l’incinération des déchets, s’effectuant souvent avec relâchement de gaz polluants.

Le système peut recevoir en entrée, en plus de vieux plastiques, une large palette de déchets comme des chutes de caoutchouc, de la biomasse contaminée (bois, papier), des schistes bitumeux… Ceux-ci sont injectés par le haut d’une cheminée (cf schéma ci-dessous) en même temps que la chaux (CaO). Ces intrants vont ensuite chuter dans un environnement à haute température (de 400 °C à 800 °C) où les déchets et la chaux vont se lier en présence de vapeur d’eau qui joue le rôle de catalyseur pour réformer les chaines de polymère. Les atomes de chlore et de souffre, particulièrement polluants, sont ainsi fixés et évacués par le bas du four. Par le haut de la cheminée, le gaz de synthèse brut, constitué de dihydrogène (H2), de méthane (CH4) et de monoxyde de carbone (CO) est ensuite filtré (pour éliminer les poussières et impuretés) et peut ensuite être valorisé sous forme de chaleur et/ou d’électricité.

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Schéma de fonctionnement du four à chaux. © BINE Informationsdienst

Une installation pilote a été construite à Bad Harzburg (Basse-Saxe) et permet, théoriquement, de traiter 50 000 tonnes de déchets par an (associé à 3 à 4000 t de chaux). En sortie, environ 250 000 MWh thermique de gaz peuvent être produits, soit l’équivalent de 20 000 t de gaz naturel (la composition du gaz de synthèse est cependant différente de celle du gaz naturel). Environ 8 000 à 12 000 t de cendres et de poussières doivent ensuite être mises en décharge. A l’heure actuelle, 2 000 t de déchets de différentes natures ont été traitées, afin de tester toutes les possibilités de l’installation.

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L’installation pilote d’Ecoloop GmbH à Bad Harzburg. © BINE Informationsdienst

L’installation pilote d’Ecoloop GmbH à Bad Harzburg. © BINE Informationsdienst


© BINE Informationsdienst

Le ministère fédéral allemand de l’Economie et de l’Energie (BMWi) a soutenu financièrement le projet. Les recherches se poursuivent maintenant pour adapter la taille des futures installations à différentes quantités en entrée ainsi que pour élargir la gamme de déchets admissibles en entrée.


Plus d’informations :

Source : "Altkunststoffe in Gas umwandeln", Communiqué de presse du BINE Informationsdienst, 10/05/2016 – http://www.bine.info/presse/pressemitteilungen/aktuell/pressemitteilung/altkunststoffe-in-gas-umwandeln/

Rédacteur : Sean Vavasseur, sean.vavasseur[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr