Développer l’approvisionnement décentralisé en électricité pour délester le réseau

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Allemagne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement | Stockage de l’énergie
12 février 2016

L’institut technologique de Karlsruhe (KIT, Bade-Wurtemberg) et plusieurs partenaires industriels développent des infrastructures et des technologies de réseau intelligent pour l’approvisionnement énergétique en région au sein du projet pilote "RegEnKibo" [1] à Kirchheimbolanden (Rhénanie-Palatinat).

La transition énergétique passe par une évolution de l’architecture globale du système. Mal adapté à la valorisation des énergies renouvelables, le modèle de production centralisé perd progressivement de son importance, au profit d’un modèle plus “distribué”. En effet, les producteurs décentralisés n’injectent pas leur courant dans les réseaux de distribution interrégionaux, mais dans les différents réseaux locaux et régionaux à basse et à moyenne tension. L‘avantage du courant produit de manière décentralisée est qu’entre le point d’entrée et le point d’approvisionnement, le réseau est plus court et les différences de tension sont moindres qu’avec la production électrique centralisée. C’est ce qui permet de réduire les pertes en ligne, ainsi que les coûts d’utilisation du réseau. Idéalement, l’électricité produite à base des énergies renouvelables devrait être utilisée et stockée localement. Cela exige de nouveaux concepts d’utilisation ainsi que la conversion et le stockage au niveau local et dans les villes, ce que se propose d’étudier le projet RegEnKibo. Dans le contexte des conflits et du coût élevé de la restructuration des réseaux de transport d’électricité, notamment des "autoroutes" électriques du nord vers le sud de l’Allemagne, la production décentralisée peut constituer une alternative économique.

La ville de Kirchheimbolanden (8000 habitants) dispose d’une infrastructure énergétique développée avec des centrales solaires, des centrales de cogénération, un parc éolien et un système de stockage du gaz. La conception du projet réside dans le maillage et le contrôle intelligent de ces différents composants pour créer un réseau sans soudure. L’objectif est de régionaliser l’approvisionnement au maximum, afin d’éviter d’avoir recours au réseau de transmission à distance.

Le système énergétique de la ville est affiché dans un modèle informatique et complété par des composants virtuels. Des grandes batteries peuvent stocker l’électricité pendant quelques heures ou quelques jours. Des centrales de power-to-gas utilisent l’électricité excédentaire pour produire du méthane qui peut ensuite être stocké dans le réseau de gaz pendant quelques mois. L’évaluation continue des données en temps réel est assurée par environ 60 capteurs placés aux points clés du réseau. En cas de réussite du projet, celui-ci devrait être reproduit dans d’autres villes.

RegEnKibo doit se poursuivre jusqu’à mi-2018. Il est financé à hauteur de 2,2 millions d’euros par le Ministère fédéral de l’Économie et de l’Énergie (BMWi). Outre le KIT, la compagnie d’électricité erp GmbH, les groupe industriels Thüga et Viessmann et l’université des sciences appliquées de Bingen (Rhénanie-Palatinat) sont aussi partie prenantes.

[1] RegEnKibo : "Régionalisation de l’approvisionnement énergétique au niveau du réseau de distribution de Kirchheimbolanden" (de l’allemand : Regionalisierung der Energieversorgung auf Verteilnetzebene am Modellstandort Kirchheimbolanden)

Plus d’informations :

Source : "Zur Netzentlastung : Pfälzer Gemeinde testet eigene Energieversorgung", Article de WiWo Green, 04/02/2015 – http://green.wiwo.de/zur-netzentlastung-pfaelzer-gemeinde-testet-eigene-energieversorgung/

Rédacteur : Daniela Niethammer, daniela.niethammer[a]diplomatie.gouv.fr - www.science-allemagne.fr/