La coopération de sécurité et de défense

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La coopération de sécurité et de défense met en œuvre, au sein du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), la coopération structurelle de la France avec ses États partenaires dans les domaines de la défense, de la sécurité intérieure et de la protection civile. Cette coopération structurelle est complémentaire de la coopération opérationnelle menée dans leurs domaines respectifs par le ministère des Armées et le ministère de l’Intérieur. Elle vise au renforcement capacitaire – humain et logistique – des armées ou forces de sécurité des pays partenaires, à moyen et long terme.
Ses principaux modes d’action sont l’apport d’expertise, la formation de cadres et l’appui à la constitution de capacités.

Qu’est-ce que la coopération de sécurité et de défense ?

La coopération de sécurité et de défense est une composante de l’action diplomatique de la France. Elle est mise en œuvre au MEAE par la Direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD), et représente un outil privilégié d’influence régalienne de la politique diplomatique française.

La coopération de sécurité et de défense inscrit son action dans la stratégie française sur le long terme de renforcement de l’État de droit dans les pays partenaires via la réforme des systèmes de sécurité (RSS) ainsi que la prévention des crises.

La DCSD planifie, pilote et conduit la coopération en matière de « défense-sécurité » et de « sécurité-développement ». Elle intervient à la fois comme intégrateur interministériel et comme opérateur en animant un réseau de coopérants à l’étranger placés auprès des autorités des États partenaires de la France et d’organisations régionales. Ce travail se fait en partenariat étroit avec l’ensemble des ministères et opérateurs publics acteurs de cette thématique.

Répondant aux engagements des livres blancs de 2008 et 2013, la coopération de sécurité et de défense s’inscrit pleinement dans l’agenda 2030 pour le développement durable.L’Objectif de développement durable (ODD) 16 sur les sociétés pacifiées affirme la nécessité de coopérations sur le long terme pour renforcer les capacités sécuritaires des partenaires. Cet enjeu –de même que les enjeux de la diplomatie féministe (suivant la Stratégie internationale de la France pour l’égalité entre les femmes et les hommes) –est intégré dans les actions de coopération de sécurité et de défense (DCSD).

La Direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères est positionnée à la direction générale des affaires politiques. Dirigée par le général de corps d’armée Régis Colcombet, cette direction se compose d’une soixantaine de collaborateurs en centrale et de 312 coopérants issus de quatre administrations (Armées, Intérieur, Économie, Justice) affectés dans 52 pays et organisations internationales pour mettre en place la coopération structurelle de la France.

Rapport d’activité 2022 de la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense (DCSD)

Quelles sont les missions de la coopération de sécurité et de défense ?

Les actions de coopération de sécurité et de défense mises en œuvre sont réparties en actions de formation, missions d’expertise et en aide logistique directe.

Formation

La coopération en faveur des pays francophones et non-francophones est développée au travers de différentes formations, en France et à l’étranger, dans des Écoles nationales à vocation régionale (ENVR) ou des écoles militaires et de sécurité en France.

Des programmes d’apprentissage du français sont également proposés pour favoriser la coopération opérationnelle et contribuer à la politique d’influence de la France. En partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), la DCSD promeut la méthode d’apprentissage En Avant ! au profit des forces armées (casques bleus ou académies militaires nationales) pour une meilleure intégration des pays partenaires dans les opérations de maintien de la paix (OMP).

Audit et conseil : une expertise proposée à l’international

Fournis à la demande des pays partenaires, l’audit et le conseil permettent l’affectation ponctuelle ou prolongée de coopérants militaires, gendarmes ou policiers auprès de hautes autorités (primature, ministère des Armées, État-major, ministère de l’Intérieur). L’objectif est de favoriser la consolidation et la structuration de l’État de droit.

Aide logistique : soutien au renforcement des capacités

La DCSD peut fournir une aide directe par les dons de petits matériels non létaux aux pays partenaires. Ces dons contribuent à compléter l’équipement des projets mis en œuvre :

  • déploiement de capacités de surveillance (drones, observation aérienne, radars) ;
  • renforcement des structures de protection civile et de santé (matériel de secourisme, de sauvetage) ;
  • équipement des centres de formation à l’étranger ;
  • moyens d’entraînement, d’intervention et de communication des forces armées et de sécurité intérieure (protections balistiques, tenues d’entraînement, ciblerie).

Quels sont les outils pour la coopération de sécurité et de défense ?

Pour construire un réseau d’influence, la coopération de sécurité et de défense a créé dans les années 1990 les écoles nationales thématiques à vocation régionale (ENVR). Situées en Afrique et en Europe balkanique depuis 2022, elles accueillent des stagiaires africains et européens de différentes administrations (Défense, Justice, Intérieur, Douane) à l’occasion de formations pour favoriser la transmission et le partage de savoir-faire entre États partenaires. Elles sont soutenues par la coopération de sécurité et de défense et d’autres acteurs nationaux et internationaux.

Il existe 20 ENVR situées dans 12 pays d’Afrique et 1 pays d’Europe. Les formations proposées abordent un large éventail de domaines, tous liés à la sécurité globale : maintien de la paix, santé, déminage, maintien de l’ordre, génie-travaux, formation des cadres, sécurité maritime, protection civile, action de l’État en mer, lutte contre le terrorisme, cybersécurité et police judiciaire.

Un projet exemplaire : l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT)
Créée en 2018 à l’initiative de la France et de la Côte d’Ivoire, l’AILCT est une ENVR unique en son genre, par son approche multidisciplinaire de la lutte antiterroriste (militaire, policière et judiciaire, universitaire) qui lui confère une forte dimension interministérielle.

Les écoles internationales et les centres de formation aux opérations de maintien de la paix (OMP) en Afrique, en Asie et en Amérique latine bénéficient également du soutien de la coopération de sécurité et de défense.

En savoir plus sur les écoles nationales à vocation régionale (ENVR ) (PDF - 920 Ko)

La coopération européenne

Depuis quelques années, des projets de coopération sur financements européens sont mis en œuvre avec le soutien de la France, notamment dans le contexte de la réforme, en 2021, des instruments financiers de l’action extérieure de l’Union européenne.

Cette participation aux projets européens permet une contribution accrue de la coopération bilatérale française aux objectifs européens en matière de politique de sécurité et de défense, une valorisation de l’« Équipe France », une meilleure influence de la coopération française de sécurité-défense et un effet de levier sur les projets concernés.
Le respect des orientations politiques françaises, la plus-value potentielle de l’expertise française et son impact sur le succès du projet européen, la complémentarité du projet européen avec le reste de l’action de coopération sécurité-défense nationale sont les moteurs de la participation de la France à ces projets.

À ce stade, plusieurs modes d’implication sont déjà mis en pratique :

  • pilotage des projets en tant que récipiendaire de fonds délégués par l’Union européenne,
  • participation au pilotage des projets en partenariat avec un opérateur de développement (français ou européen), lui-même récipiendaire des fonds européens,
  • appui ponctuel à des projets européens portés par des opérateurs.

Ces projets sont conduits dans diverses régions (Afrique subsaharienne, Afrique du Nord, Levant, Asie du Sud-Est) et dans des spécialités variées (sécurité maritime, forces aériennes, protection civile, déminage, etc.), tirant ainsi profit de la richesse du réseau régalien de coopérants de la DCSD.

Les organisations régionales et internationales

La coopération de sécurité et de défense s’efforce également d’inscrire son action dans un cadre multilatéral en développant des synergies avec des organisations internationales et régionales, en cohérence avec les priorités de la France.

C’est ainsi que des partenariats avec les Nations unies (en matière de formation des contingents destinés à être déployés dans le cadre d’opérations de maintien de la paix), avec l’Organisation internationale de la Francophonie ou le G5 Sahel ont pu être mis en oeuvre. Ces coopérations, au-delà des synergies qu’elles permettent autour d’objectifs partagés, marquent concrètement le soutien politique de la France au multilatéralisme.

L’organisation de sessions internationales avec l’institut des hautes études de défense nationale (IHEDN)

En partenariat pluriannuel avec l’IHEDN, la DCSD organise et finance chaque année à l’École militaire à Paris 3 sessions internationales, consacrées en alternance à plusieurs zones géostratégiques prioritaires : Afrique avec le forum international sur le continent africain (FICA), Indopacifique, Moyen-Orient, Méditerranée, Balkans, Amérique latine. Les auditeurs étrangers sont des responsables de haut niveau (administration, structures de sécurité, ONG, milieu universitaire) des pays invités. Ces sessions internationales relèvent de la diplomatie d’influence. Elles ont vocation de présenter aux auditeurs les enjeux de sécurité et de défense vus d’une perspective française.

Dans quelles régions du monde se déploie la coopération de sécurité et de défense ?

La coopération de sécurité et de défense se déploie à l’international en fonction des priorités stratégiques françaises et européennes.

Quel est écosystème de la coopération de sécurité et de défense ?

Compte-tenu de son expertise dans les continuums « sécurité-défense » et « sécurité-développement », la DCSD est située au cœur d’un large écosystème interministériel (Armées, Intérieur, Économie et Justice).

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Télécharger la transcription de l’infographie (PDF - 105.5 Ko)

Cela lui permet, dans le cadre du déploiement de projets, grâce à des partenariats innovants, de coordonner l’action d’opérateurs publics et privés partenaires (Agence française de développement, Expertise France, Campus France, CIVIPOL) et d’acteurs internationaux (Union européenne, Union africaine, G5 Sahel, ONU…).

Quelles perspectives pour l’avenir de la coopération de sécurité et de défense ?

Outil diplomatique d’influence, la coopération de sécurité et de défense prend désormais en compte de nouveaux paramètres pour inscrire et promouvoir son action à l’échelle européenne et internationale :

  • La réorientation des priorités diplomatiques et stratégiques de la France vers de nouvelles régions du monde ;
  • L’émergence de nouvelles menaces ou problématiques sécuritaires (cybercriminalité, protection civile, risques sanitaires et écologiques) ;
  • L’augmentation du nombre d’acteurs de la sécurité, dont l’Union européenne, qui font évoluer notre coopération vers une action multilatérale coordonnée ;
  • Le lancement de nouvelles Écoles nationales à vocation régionale (ENVR) : l’ouverture d’une école sur la gestion intégrée des frontières à Niamey (Niger).

Mise à jour : février 2023