Présentation de l’Uruguay

Partager

Présentation du pays

URUGUAY {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République orientale de l’Uruguay
Nature du régime : présidentiel
Chef de l’Etat : M. Luis Alberto LACALLE POU

Données géographiques

Superficie : 176 220 km²
Capitale : Montevideo (1,745 M hab.)
Villes principales : Ciudad de la Costa (112 449 hab.), Salto (104 028 hab.), Paysandú (87 068 hab.), Maldonado (84 809 hab.)
Langue officielle : espagnol
Monnaie : peso uruguayen (UYU)
Fête nationale : 25 août (déclaration d’indépendance du 25 août 1825)

Données démographiques

Population : 3,5 M
Densité : 20 hab./km²
Croissance démographique : + 0,3%/an
Espérance de vie : 78 ans
Taux d’alphabétisation : 98,9 % (record du continent)
Religions : catholiques 47% ; protestants 6,3% ; autres chrétiens : 3,7% ; croyants non affiliés 30% ; agnostiques et athées 14% ; autres religions 1% (Etat laïc depuis 1918).
Indice de développement humain (PNUD, rapport 2022) : 0,809 (59ème rang)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Les élections présidentielles et législatives d’octobre 2019 ont donné lieu à une alternance politique majeure en Uruguay. Après quinze années au pouvoir de la gauche uruguayenne incarnée par le Frente Amplio (gouvernements de Tabaré Vazquez et de José Mujica), Luis Alberto Lacalle Pou, candidat du Parti National (centre-droit) et fils de l’ancien président Lacalle (1990-1995), a été élu président, avec une courte avance (50,8% des suffrages) sur le favori de la gauche, Daniel Martinez. Le Parti National et le parti Colorado (libéral - centriste) ont formé avec des petits partis plus récents (Parti indépendant, d’orientation social-démocrate, et Parti des Gens, populiste) une coalition de centre-droit dite « multicolore » qui a mené Luis Lacalle Pou au pouvoir et lui a permis d’obtenir la majorité absolue dans les deux chambres du Parlement.

Plus jeune président (48 ans) qu’ait connu l’Uruguay, Luis Lacalle Pou entend réformer en profondeur son pays en matière économique et attirer les investissements, en tirant davantage profit des avantages comparatifs dont bénéficie l’Uruguay sur le plan agricole. La loi d’urgence (Ley de Urgente Consideración- LUC) promulguée en juillet 2020 a constitué pour le gouvernement la première pierre dans la mise en œuvre de son programme. Elle lance des réformes dans des domaines jugés prioritaires : attirer les entreprises internationales, redresser les comptes publics, lutter contre l’insécurité (ce dernier thème ayant conduit au succès électoral de la « coalition multicolore »). Cette loi a également créé le ministère de l’Environnement, preuve du volontarisme du pays qui compte sur un mix énergétique à 98% renouvelable.

Le président Lacalle Pou a bénéficié d’une bonne popularité jusqu’à présent, notamment pour sa gestion de la crise sanitaire (l’Uruguay a mené une campagne de vaccination exemplaire : 82,5% de la population vaccinée avec deux doses et 65% avec trois).

Alors que les élections générales se tiendront en octobre 2024, le Président et sa coalition s’attachent à faire adopter leur projet de réforme des retraites et leurs mesures de lutte contre l’inflation. Ils font face à une opposition revigorée qui aspire à peser davantage dans le débat politique. A ce titre, la compétition entre les figures du Frente Amplio va probablement s’exacerber dans les prochains mois avec en ligne de mire la désignation d’un candidat pour l’élection présidentielle.

Politique étrangère

L’Uruguay conduit une politique étrangère active, attachée au multilatéralisme onusien et au respect des droits de l’Homme (l’Uruguay a condamné sans ambiguïté l’invasion de l’Ukraine par la Russie), ce qui lui confère une influence qui va nettement au-delà de son modeste poids démographique (54 ambassades et 17 représentations permanentes dans le monde pour un pays de 3,5 millions d’habitants). Avec près de 1 300 militaires déployés, en grande partie au sein de la MONUSCO en République démocratique du Congo, l’Uruguay est le 23ème contributeur mondial aux Opérations de Maintien de la Paix en termes de personnel et le 1er contributeur en termes de forces déployées rapportées à sa population.

Il a exercé la présidence du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies en 2011-2012 et en a été membre pour le mandat 2019-2021. Par ailleurs, l’Uruguay a été le premier pays sud-américain à adhérer à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en tant que membre observateur en 2012, ce qui illustre ses liens profonds avec notre langue (en raison d’une importante immigration française historique) ainsi que sa volonté de se tourner vers l’Afrique.

Le gouvernement uruguayen entend mener une politique extérieure également axée sur le développement des exportations et de l’attractivité. Dans ce cadre, la conclusion d’accord entre l’UE et le Mercosur constitue une priorité. Membre fondateur et Secrétariat permanent du Mercosur, l’Uruguay est un promoteur de la coopération et de l’intégration régionales, tout en cherchant à développer des liens commerciaux avec d’autres pays et blocs (Etats-Unis, pays d’Asie, Alliance pour le Pacifique et avec la Chine qui est son premier partenaire commercial et absorbe 30% de ses exportations).

Le pays a intégré en 2019 l’initiative Prosur, nouveau forum régional ayant vocation à remplacer l’Union des Nations sud-américaines (UNASUR), qui exclut le Venezuela, et a pour objectif de renforcer l’intégration, l’économie et le commerce des pays d’Amérique du sud. Marquant sa différence avec ses prédécesseurs, le gouvernement condamne plus fermement la dérive du régime de Maduro, sans aller jusqu’à rompre les relations diplomatiques avec Caracas et tout en restant membre du Groupe de contact international dont Montevideo a accueilli la première réunion en février 2019.

Ses relations avec l’Union européenne sont fondées sur un Accord-cadre de coopération signé en 1992 dont le suivi donne lieu à un dialogue régulier des hauts fonctionnaires. L’UE est le 2ème partenaire commercial de l’Uruguay, derrière la Chine et le Brésil, et le principal investisseur étranger. Considéré comme un pays à revenu élevé, l’Uruguay ne reçoit plus de financements bilatéraux mais continue de bénéficier des programmes européens régionaux pour la zone Amérique latine et thématiques (appui à la société civile par exemple) ainsi que des programmes comme Erasmus +.

Situation économique

(Données 2021 sauf quand précisé, BM et FMI)
PIB : 59.32 Mds USD
PIB annuel par habitant : 15 874.74 USD
Taux de croissance : +3.1%
Coefficient de Gini : 0,402 (le plus bas d’Amérique du Sud)
Taux de chômage : 9,4%
Taux d’inflation : 7,7%
Déficit public : 3,7%
Dette publique : 65,1%
Répartition de la valeur ajoutée par secteur (en % du PIB) :

  • Secteur primaire : 7,5%
  • Secteur secondaire : 18 %
  • Secteur tertiaire : 63%

Principaux clients : Chine, Brésil, Etats-Unis.
Principaux fournisseurs : Brésil, Chine, Argentine, Etats-Unis.

Depuis la crise de 2002, l’Uruguay bénéficie d’une croissance élevée (en moyenne 6%/an entre 2004 et 2013), freinée toutefois ces dernières années (environ 2% en 2018) par la baisse des cours agricoles et une conjoncture économique nationale comme régionale difficile. Si l’Uruguay a fait le choix de "dédollariser" son économie, il n’en reste pas moins confronté à des difficultés structurelles : inflation élevée, faible compétitivité de son secteur manufacturier, dépendance des exportations de matières premières, solde commercial déficitaire.

En 2021, le PIB a augmenté d’environ 3,1 %, principalement en raison d’une augmentation des dépenses des ménages et des investissements fixes, ainsi que d’une augmentation des exportations de biens et de services associée à une diminution des importations de biens et de services. Cependant, la pandémie a eu relativement peu d’impact sur l’économie uruguayenne par rapport aux autres pays de la région, c’est pourquoi le pays a connu une reprise économique plus modeste que ses voisins en 2021. Pourtant, l’économie devrait se redresser dans les années à venir, le FMI prévoyant une croissance de 3,2 % pour 2022 et de 2,7 % pour 2023.

L’économie uruguayenne s’est diversifiée depuis une quinzaine d’années avec le développement de l’industrie (notamment l’industrie du papier), du commerce, des services et du tourisme. Elle reste toutefois très axée sur l’agriculture et l’élevage (rapporté à sa population, l’Uruguay est le 1er exportateur de viande bovine au monde), et dépendante des exportations de matières premières agricoles (notamment le soja).

L’Uruguay est un pays bien intégré dans le commerce mondial dont les échanges avec l’étranger ont doublé ces six dernières années. Le pays commerce principalement avec la Chine, le Brésil, l’Argentine et les Etats-Unis. Le commerce régional au sein du Mercosur voit son importance diminuer au profit de l’Asie, qui canalise 31% des exportations uruguayennes. La Chine est ainsi la 1ère destination des exportations (30%), et l’Uruguay entend développer sa relation avec l’Alliance du Pacifique, dont la Corée du Sud. De même, l’entrée de l’Algérie et de l’Angola sur la liste des dix principaux partenaires commerciaux souligne la volonté de l’Uruguay de diversifier ses échanges (afin relativiser sa dépendance) et son ambition de peser dans le commerce international. Toutefois, L’économie uruguayenne est fortement dépendante de ses voisins, le Brésil et l’Argentine : le ralentissement économique brésilien et la récession argentine ont contribué à faire reculer le PIB à 0,2% en 2019, et le commerce en Amérique du Sud représente 24% des exportations (données Mercosur).

Les entreprises étrangères trouvent en Uruguay un contexte politique, économique et social stable, un environnement juridique favorable, un faible niveau de corruption et une main d’œuvre qualifiée. Les gouvernements successifs du Frente Amplio (2005-2020) avaient fait de l’attraction de capitaux étrangers une priorité (réforme du système fiscal en 2007, maîtrise de la dette, réserves de change élevées, lutte contre le blanchiment) que le président actuel poursuit.

Mise à jour : 03.02.23

Informations complémentaires