Présentation de l’Irlande

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Données générales

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Présentation du pays

Nom officiel : Irlande
Nature du régime : République parlementaire
Chef de l’Etat : Michael D. Higgins, Président (depuis le 11 novembre 2011, réélu le 26 octobre 2018 pour un nouveau mandat de 7 ans)
Premier ministre (Taoiseach) : Leo Varadkar (nommé le 17 décembre 2022)

Données géographiques

Superficie : 70 273 km²
Capitale : Dublin
Villes principales : Cork, Galway, Limerick, Waterford
Langues officielles : anglais et gaélique irlandais
Monnaie : euro (mis en circulation : 01/01/2002)
Fête nationale (NB : l’Irlande n’a pas de fête nationale officielle) : 17 mars (St Patrick)

Données démographiques

Population : 5,01 millions (2021)
Croissance démographique : +1 % (2021)
Espérance de vie : 80,4 ans pour les hommes, 84,1 ans pour les femmes (2020)
Taux d’alphabétisation : 99 %
Religions : catholiques (77,8 %), Eglise d’Irlande (2,7 %), orthodoxes (1,3 %), autres Chrétiens (1,6 %), musulmans (1,3 %), sans religion (10,1 %), autres (2,6 %).
Indice de développement humain : 0,945 (au 8ème rang mondial, classement ONU 2021

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le gouvernement actuel présente un format inédit : Fianna Fáil (Renew) et Fine Gael (PPE), les deux grands partis centristes, sont réunis pour la première fois depuis l’indépendance de l’Irlande au sein d’une coalition, à laquelle se sont joints les Verts, sans le parti Sinn Féin (affilié GUE/GVN), pourtant arrivé en tête des élections de février 2020. Conformément à l’accord de coalition, le Premier ministre Micheál Martin (Fianna Fáil) a été remplacé le 17 décembre 2022 par le vice-Premier ministre Leo Varadkar (Fine Gael), qui doit rester à ce poste jusqu’à la fin de la mandature en janvier 2025. M. Martin est devenu ministre des Affaires étrangères et de la Défense, poste qu’il avait déjà occupé de 2008 à 2011. Paschal Donohoe, ministre des Finances, a été réélu le 5 novembre à la Présidence de l’Eurogroupe, bien qu’il ait cédé son portefeuille au profit de celui de la Dépense publique. Au-delà des grands enjeux de politique intérieure, notamment l’accès aux soins (hors COVID) et le logement, plusieurs sujets sont sources de tension au sein la coalition, avant tout le positionnement vis-à-vis du Sinn Féin, largement en tête des intentions de vote (plus de 30%) depuis plus de deux ans avec un programme socio-économique très à gauche et favorable à une unification rapide de l’île.

Selon le dernier recensement en Irlande du Nord, paru le 22 septembre 2022, pour la première fois depuis la partition de l’Irlande, le nombre de Nord-Irlandais s’identifiant comme catholiques (45,7%) dépasse celui de ceux s’identifiant comme protestants (43,48%). Toutefois, un sondage de l’Irish Times, l’un des plus grands quotidiens irlandais, paru le 3 décembre 2022 faisait état d’une forte majorité en Irlande du Nord favorable au maintien dans le Royaume-Uni (50% contre 27%). Par ailleurs, selon cette enquête d’opinion, une grande majorité des électeurs de la République serait en faveur de l’unification (66% contre 16%), mais une forte proportion, avoisinant les 50% sur certains sujets (modification du drapeau ou de l’hymne national), serait réticente à l’idée de faire des concessions pour y parvenir.

Lors des élections européennes du 24 mai 2019, l’Irlande a envoyé 13 députés au Parlement de Strasbourg, avec une participation de 49,7%. Le Fine Gael, alors au pouvoir, a reçu 5 sièges, le Fianna Fáil, 2 sièges et le Sinn Féin, 1 siège. Beaucoup ont souligné la percée des Verts, qui ont obtenu 2 sièges.

Politique étrangère

La diplomatie de Dublin s’articule autour de quatre axes : les liens avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis, l’engagement européen, les Nations Unies et les relations UE/Afrique.

Les liens historiques et géographiques entre l’Irlande et le Royaume-Uni se traduisent par des relations commerciales étroites, un dispositif spécifique en termes de circulation et de droits des citoyens d’un pays résidant dans le pays voisin et une implication conjointe dans le dossier nord-irlandais. Depuis la visite de la Reine Elisabeth II en Irlande en mai 2011 et la visite du président Michael D. Higgins à Londres en avril 2014, les deux pays ont entamé un rapprochement bilatéral sans précédent. Néanmoins, les relations entre l’Irlande et son « voisin le plus proche » connaissent des difficultés depuis le Brexit. L’Irlande a toutefois accueilli favorablement le pragmatisme du Premier ministre Rishi Sunak et sa volonté de négocier avec l’UE. Elle a salué la signature, le 27 février 2023, du « Cadre de Windsor » complétant le Protocole nord-irlandais.

Le dossier nord-irlandais joue toujours un rôle central dans la vie politique irlandaise. L’année 2022 a été marquée par une forte présence des autorités irlandaises en Irlande du Nord, avec trois visites du Président, 7 du Premier Ministre, 6 du ministre des Affaires étrangères et 9 visites d’autres ministres. Le gouvernement irlandais a accordé une attention particulière aux élections régionales en Irlande du Nord le 5 mai 2022 qui ont porté le Sinn Féin à la première place en termes de voix comme de sièges. Le gouvernement irlandais appelle de ses vœux le déblocage des institutions de Belfast, toujours paralysées suite au refus des Unionistes du DUP de siéger au Parlement nord-irlandais.

Les liens entre les Etats-Unis et l’Irlande sont très étroits. Plus de quarante millions d’Américains se reconnaissent d’origine irlandaise et, signe de cette proximité, le Premier ministre irlandais est traditionnellement reçu à la Maison Blanche le 17 mars, jour de la Saint-Patrick. Les IDE américains représentaient en 2021 556 mds $ et 80% du stock total en Irlande, à l’origine de quelque 190 000 emplois. L’administration Clinton a joué un rôle crucial dans la conclusion de l’accord du Vendredi Saint en 1998 et les Etats-Unis restent impliqués au plus haut niveau dans les questions nord-irlandaises. L’élection fin 2020 d’un Président catholique d’origine irlandaise, Joe Biden a été accueillie avec chaleur en Irlande. Le Président a promis de se rendre en avril 2023 en Irlande à l’occasion des 25 ans de l’accord du Vendredi Saint et devrait se rendre à Belfast, Dublin et sur les terres de ses ancêtres, dans le comté de Mayo (nord-ouest du pays).

L’Irlande est très attachée au multilatéralisme et au système des Nations-Unies. Elle déploie 510 personnels au sein de sept OMP, essentiellement au Moyen-Orient : FINUL (358 militaires dans le secteur Ouest ; un soldat irlandais a été tué lors d’une fusillade à Beyrouth le 14 décembre 2022), FNUOD (115 militaires depuis septembre 2013), ONUST (13 experts), FNUCHYP (12 policiers), MINURSO (3 experts), MONUSCO (3 militaires), ONUCI (2 experts). Rapportées aux effectifs de l’armée irlandaise, ces contributions dénotent un réel effort et un vif intérêt politique pour les missions de maintien de la paix. L’Irlande occupait en 2021 et 2022 un siège de membre non permanent au sein du CSNU.

Dans le cadre du renforcement de sa politique africaine, l’Irlande compte ouvrir une ambassade à Dakar en 2023 et une en Côte d’Ivoire d’ici 2025. L’aide au développement irlandaise se concentre sur l’Afrique, notamment les pays les moins avancés et les zones de conflits. Le budget de l’aide irlandaise s’élevait à 0,31% du PIB en 2020, soit 867,5 M€, avec l’objectif d’atteindre 0,7%. L’Irlande a publié en février 2019 un nouveau livre blanc sur sa politique d’aide au développement.

Historiquement neutre, l’Irlande consacrait, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un budget modeste à la défense (0,35 % du PIB), pour des forces totalisant 9 500 hommes. Depuis 2015, l’Irlande fait évoluer sa posture, notamment par le biais d’un Livre blanc qui présente une nouvelle dimension stratégique. Le principe du « triple lock » (impliquant, avant toute intervention extérieure, d’obtenir le triple accord du gouvernement, de la chambre basse du Parlement (Dáil) et des Nations Unies) est mis en perspective avec la nécessité de répondre collectivement et de manière intégrée aux nouvelles menaces : terrorisme, migrations de masse, menace cyber, catastrophes naturelles, situation aux frontières orientales de l’Europe. C’est dans ce contexte que s’inscrit la décision irlandaise, en décembre 2017, de rejoindre la Coopération structurée permanente. Par ailleurs, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a entraîné l’annonce d’une augmentation du budget de la Défense à 1,5 Mds € d’ici 2028. En 2023, le budget de la Défense atteindra 1,17 Mds € (+67M€ par rapport à 2022).

Membre des Communautés européennes depuis 1973, l’Irlande est un Etat membre actif et respecté dans les instances de l’UE. Grande bénéficiaire de son adhésion à l’UE (sur les plans économique, de modernisation, d’influence internationale, et tout particulièrement dans le domaine agricole qui a grandement bénéficié de la PAC), l’Irlande est aujourd’hui l’un des rares pays membres sans parti anti-européen. Longtemps bénéficiaire net, l’Irlande est aujourd’hui contributeur net (+377 M€ en moyenne entre 2018 et 2020).

Conformément à son régime de dérogation, obtenu suite au rejet du traité de Lisbonne, l’Irlande s’est longtemps montrée réservée vis-à-vis de toute évolution vers une défense commune et la constitution d’une « armée européenne », mais reste engagée dans l’affirmation de la Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC) comme instrument concret d’action extérieure au profit de la paix et de la sécurité internationale.

Toutefois, l’invasion russe de l’Ukraine semble amorcer un changement de paradigme, le gouvernement se montrant plus ouvert à l’idée de participer à des coopérations militaires européennes et augmentant le budget de l’armée. Des soldats irlandais participent à la mission EUMAM de formation des forces armées ukrainiennes et l’Irlande accepte la fourniture de matériel militaire à l’Ukraine par l’UE, à condition que ses contributions ne soient employées que pour l’achat de matériel non-létal. A noter également que l’Irlande est un Etat partenaire de l’OTAN depuis 1999, à défaut d’en être membre à part entière.

Actuellement, l’Irlande contribue à l’opération de PSDC au Mali (5e contributeur avec 17 personnels).

Elle bénéficie par ailleurs de deux opt-outs : Schengen et JAI.

Situation économique

Après une crise économique parmi les plus profondes en Europe, et des années d’ajustement budgétaire sans précédent encadré par le programme d’aide UE-FMI (2010-décembre 2013), l’Irlande a affiché des chiffres de croissance record dans l’UE et l’OCDE : 5,2% pour 2014, et 7,8% pour 2015, 5,1 % pour 2016 et 7,3 % pour 2017. Malgré le Brexit et la pandémie de Covid-19, l’économie a poursuivi sur sa dynamique, croissant de 5,9% en 2020 et connaissant un bond spectaculaire de 13,5% en 2021 et 12,2% en 2022. Le taux de chômage est bas, se situant à 4,3% en décembre 2022.

Le rythme exceptionnel de la croissance a produit des revenus fiscaux très supérieurs aux prévisions du gouvernement. Le niveau de dette publique régresse plus rapidement que prévu, se situant à 49% du PIB à fin 2021. Pour son budget 2023, l’Irlande prévoit, malgré des dépenses record, un excédent budgétaire d’1 Md €, dû en grande partie à une hausse importante de ces recettes fiscales, en particulier de l’impôt sur les sociétés. Néanmoins, le poids des contributions d’un petit nombre de grandes multinationales du numérique (Apple, Google, Meta…) dans les revenus de l’Etat constitue un facteur de fragilité.

L’économie irlandaise fait également face à des difficultés engendrées par son propre dynamisme : tensions sur l’immobilier (renforcées par l’accueil massif de réfugiés ukrainiens), sur les infrastructures et sur les salaires.

Mise à jour : 29 mars 2023

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