Présentation du Brésil

Partager

Présentation du pays

Données générales

BRÉSIL {JPEG}

Nom officiel : République fédérative du Brésil
Nature du régime : République fédérale présidentielle, composée de 26 États et d’un district fédéral
Chef de l’Etat : M. Luiz Inácio Lula da Silva, depuis le 1er janvier 2023

Données géographiques

Superficie : 8 511 965 km² (quinze fois la France), 5ème rang mondial
Capitale : Brasilia
Villes principales : São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Porto Alegre, Salvador de Bahia, Fortaleza, Curitiba, Recife, Belém, Goiânia
Langue officielle : portugais
Monnaie : Real (1€ = 5,60 reais, janvier 2023)
Fête nationale : 7 septembre

Données démographiques

Population : 212,6 millions, 7e rang mondial
Densité : 25 hab./km2
Taux d’urbanisation : 87%
Croissance démographique : 0,75%
Espérance de vie : 76,8 ans (73,3 ans pour les hommes et 80,3 ans pour les femmes)
Taux d’alphabétisation : 93%
Religion (s) : catholiques (61%) ; protestants évangéliques (26%) (Source Pew Research Center 2014)
Indice de développement humain : 0,765 (84ème)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Luiz Inacio Lula da Silva (gauche) a étroitement remporté l’élection du 30 octobre 2022 face à Jair Bolsonaro (extrême droite). La campagne a révélé une société brésilienne divisée et polarisée entre les valeurs prônées par une droite réactionnaire (travail, famille traditionnelle, religion, notamment évangéliste) et celles représentées par Lula et la gauche (lutte contre les inégalités et les discriminations, dialogue, protection de l’environnement). Si Bolsonaro avait agité de fausses accusations de fraude et de faiblesses du système électoral, reprises par ses partisans, l’élection s’est finalement bien déroulée et la victoire de Lula a été acceptée. Malgré cela, le 8 janvier, des milliers de bolsonaristes réclamant un coup d’Etat militaire ont pénétré de force dans les bâtiments des trois pouvoirs en saccageant tout en diffusant les images sur les réseaux, dans une ambiance rappelant les événements du Capitole. Condamnés à l’unanimité, ces faits ont renforcé la légitimité de Lula, mais révèlent les difficultés qu’aura son gouvernement.

Le nouveau Congrès est fragmenté et peu favorable à Lula. Son rôle est central dans le processus législatif et le contrôle de l’exécutif au Brésil, et le président doit savoir pactiser avec les différentes formations politiques qui y siègent. Les élections d’octobre ont renforcé le front bolsonariste à la Chambre basse et au Sénat. Le lobby BBB (bœuf, balles, Bible), défenseur de l’agro-business, de la vente d’armes et d’une idéologie conservatrice en lien avec l’évangélisme saura porter ses intérêts dans cette nouvelle configuration. Lula adopte une posture prudente face à une opposition renforcée et doit pactiser avec les partis du Centrão (une constellation de partis peu politisés) et les présidents des 2 chambres pour mener à bien ses projets ainsi que pour prévenir les risques de destitution. Les ministres choisis révèlent cette volonté consensuelle du nouveau président. Il a sélectionné des personnalités politiques expérimentées et connues qui ont adopté une posture rassurante sur les actions qu’elles mèneraient.
Le nouveau gouvernement se heurte à trois défis majeurs : la réconciliation d’un Brésil divisé dont une partie de la société rejette viscéralement Lula, la reconstruction des institutions et services publics après quatre années de négligence et de coupes budgétaires, et la mise en place de politiques environnementales crédibles à long terme. L’inflation fait peser un risque sur l’économie et la politique monétaire est source de tensions entre la banque centrale et l’exécutif, alors que le Brésil affiche le taux directeur le plus élevé au monde. La politique environnementale brésilienne héritée du mandat précédent constitue un sérieux motif de préoccupation : influencée par le lobby « ruraliste » et mû par une logique extractiviste, une partie de la sphère législative cherche à affaiblir la législation et les mesures de contrôle afin d’ouvrir à l’exploitation de nouveaux espaces, notamment en Amazonie, conduisant à des conflits avec les populations autochtones menacées par les incursions d’orpailleurs, bucherons, éleveurs illégaux, etc. Lula a souligné ses priorités : d’abord, en terminer avec la faim (touchant 33 millions de personnes), garantir l’accès au logement, à l’éducation, la liberté religieuse, et les droits des populations autochtones, lutter contre le racisme et la haine, réindustrialiser le pays et atteindre l’objectif de zéro déforestation.

Politique étrangère

La présidence de Lula marque un retour du Brésil sur la scène internationale et une amélioration du dialogue avec ses partenaires, notamment européens. Des fondamentaux de la diplomatie brésilienne ont été repris : non-alignement, G77, format BRICS. Le président élu entend se réinvestir en Afrique et dans son environnement régional. Le Brésil a réintégré la CELAC. La recherche d’investissements et de débouchés pour l’économie brésilienne demeure une priorité.

Sur l’Ukraine, le Brésil a voté en faveur des résolutions condamnant l’invasion au CSNU et à l’AGNU (sauf une abstention au CSNU sous le gouvernement précédent). Le Brésil a déclaré qu’il n’adoptera pas de sanctions contre la Russie, et considère que le sujet ne doit être circonscrit qu’aux instances compétentes. Il s’oppose à ce titre à l’exclusion de la Russie du G20. Dépendant des engrais russes et cherchant des sources d’approvisionnement en carburant dans un contexte de hausse des prix, le Brésil se veut conciliant avec Moscou. Lula s’est entretenu avec Poutine et semble conserver une ligne proche de son prédécesseur, ménageant la relation bilatérale avec la Russie. Lula a envisagée la création d’un club de pays « pour la paix » en Ukraine, qui exclurait les États-Unis et l’Union européenne, considérés comme trop impliqués dans le conflit, mais intégrerait la Chine. Une récente avancée a été la reconnaissance explicite par Lula que toute solution de paix devait respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine lors d’un appel avec son homologue ukrainien.

Le Brésil reste impliqué au sein des instances multilatérales et il est revenu au Conseil de Sécurité pour le biennium 2022-23. Le G20 sera présidé par le pays en 2024. Les promesses faites par Lula à la COP27 (zéro déforestation, organisation de la COP30 au Brésil,…) sont encourageantes mais n’ont pas encore débouché sur une amélioration de la situation.

Situation économique

Après avoir chuté sous l’effet de la crise économique et sanitaire, les échanges commerciaux du Brésil se sont largement redressés en 2021 pour atteindre 501 Mds USD.

Le marché brésilien reste encore marqué par la persistance de droits de douanes moyens élevés, de pics tarifaires et de barrières non-tarifaires malgré de récentes réductions temporaires du tarif extérieur commun du Mercosul (TEC).

Les exportations brésiliennes sont majoritairement dominées par des produits à faible valeur ajoutée. Les principaux produits d’exportation sont le soja (14% des exportations totales, en progression de 35,3% grâce une demande tirée par la Chine qui représente 70% des achats de soja brésilien), le minerai de fer (16%) et les huiles brutes de pétrole (11,3%). L’agro-négoce représente plus de 36% du total.
Signe de la « reprimarisation » de l’appareil exportateur brésilien, la part des produits manufacturés dans les exportations brésiliennes était de 25% en 2021 alors qu’elle atteignait 52% en 2005.

La dépendance du Brésil vis-à-vis de la Chine est toujours de mise, avec plus d’un tiers des exportations brésiliennes dirigées vers son partenaire chinois (soit 88 Mds USD). La Chine importe principalement des produits de base pour lesquels le Brésil a un avantage comparatif.

Les Etats-Unis, deuxième client, concentrent 11% des exportations. Les ventes à destination des Etats-Unis ont enregistré une hausse de 45,1% composées principalement de produits semi-finis. L’Argentine, 3ème client du Brésil avec 4% des exportations et grand importateur de véhicules et pièces automobiles brésiliens, a pour sa part augmenté ses achats de près de 40%.

Les importations brésiliennes présentent le profil inverse des exportations : les produits transformés prédominent (90% du total). En hausse de 89%, les engrais et fertilisants chimiques deviennent le principal poste d’importations en 2021, avec 15,1 Mds USD (6,9% de la valeur totale), sous l’effet de la hausse des cours des intrants agricoles mais aussi d’anticipations d’achat afin de sécuriser ses approvisionnements pour son agriculture. Viennent ensuite les combustibles qui représentent 6,1% des importations, en hausse de 81,9% du fait de la reprise économique post-confinement et de la tension sur les marchés internationaux. L’augmentation des importations brésiliennes en 2021 est imputable à une hausse de la demande domestique en termes d’investissement comme de consommation.

Les principaux fournisseurs du Brésil demeurent la Chine (21,7% de la valeur totale des importations), les Etats-Unis (18%), l’Argentine (5,45%) et l’Allemagne (5,17%). La France dispose d’une part de marché de 2,2% et l’UE représente une part de marché consolidée de 17,4.

Mise à jour : 17.11.23

Informations complémentaires