Présentation de l’Argentine

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Présentation du pays

ARGENTINE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République argentine
Nature du régime : République fédérale
Chef de l’État : M. Javier Gerardo Milei (depuis le 10 décembre 2023)     

Données géographiques

Superficie : 2,7 millions km² (8ème rang mondial)
Capitale : Buenos Aires (3 millions d’habitants, 13 millions avec la grande banlieue)
Villes principales : Córdoba, district de La Matanza, Rosario, Mendoza, La Plata
Langue officielle : espagnol
Monnaie : peso argentin (1 euro = 885.18 pesos au 03/01/2024)

Données démographiques

Population : 46 044 703 (recensement national 2022)
Espérance de vie : 75 ans (BM, 2021)
Taux d’alphabétisation : 99 % (PNUD, 2023)
Religion(s) : catholicisme 62,9 %, protestantisme/évangélisme 15,3 %, judaïsme 1%, autres 1.2 %, agnostique et athée 9,2 % (enquête nationale 2019)
Indice de développement humain (PNUD 2021) : 47/191 (0,842) (2ème rang d’Amérique latine après le Chili).

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Au sortir de la crise des années 2001-2002, Nestor Kirchner puis Cristina Kirchner se sont attachés à redresser le pays via un modèle caractérisé par l’interventionnisme de l’État et une politique de réduction de la pauvreté et d’inclusion sociale permise par les redistributions de la manne agricole. Sans possibilité de se représenter, les époux Kirchner ont cédé la place à Mauricio Macri en novembre 2015.

Dans un contexte économique et social fragilisé, la coalition « Frente de Todos » formée par Alberto Fernandez et C. Kirchner, est parvenue à unir la majorité du mouvement péroniste contre M. Macri. A. Fernandez a ainsi été élu président en octobre 2019. Son gouvernement a rapidement adopté une série de mesures économiques et sociales à destination des plus modestes mais cette dynamique a été entravée par la pandémie de covid-19. La crise sanitaire et le confinement strict ont exacerbé les difficultés économiques et sociales préexistantes. En août 2022, la nomination au poste de ministre de l’Économie de Sergio Massa a brièvement permis d’apaiser les inquiétudes qui pesaient sur la situation économique et politique. Toutefois, pour sa fin de mandat, A. Fernández et son gouvernement n’ont pas pu endiguer l’inflation incontrôlée et la paupérisation croissante.

Enregistrant une large victoire lors du second tour des élections présidentielles argentines du 19 novembre 2023, J. Milei a bénéficié de l’impopularité du gouvernement péroniste sortant et de la défiance des électeurs envers la classe politique traditionnelle. Il a, dès son élection, rappelé les grandes lignes de son programme (gouvernement réduit, attachement au respect de la propriété privée et au libre commerce, ralliement aux pays libéraux et volonté d’aller vite). Le nouveau président a mis en place un gouvernement avec la droite traditionnelle acceptant des compromis sur certains de ses projets.

Le président argentin a annoncé le 21 décembre 2023 les détails du Décret de Nécessité et d’Urgence (DNU), qui engage la dérégulation de l’économie, réforme le marché du travail et de la couverture médicale privée et acte l’abrogation de nombreuses lois (loi sur les loyers, sur l’approvisionnement, sur la promotion industrielle, réglementation qui empêche la privatisation des entreprises publiques, loi sur les mines et sur les terres agricoles, etc.).

Le président a également présenté un projet de loi « omnibus » (pour les domaines sur lesquels le pouvoir exécutif ne peut pas légiférer par décret), projet mis en échec au Congrès début février 2024. Le gouvernement avait convoqué les sessions extraordinaires du Congrès, pour examiner ce projet visant entre autres à réformer l’État, opérer des modifications au sein du système d’imposition et modifier certains aspects du régime électoral. Au niveau économique, le projet de loi prévoyait la privatisation de 40 entreprises publiques et la modification de la loi dite « des 1000 jours », avec notamment des changements de termes importants écartant les identités de genre minoritaires et l’inclusion du concept « d’enfants dès la conception ». Ainsi, après les difficultés pour parvenir à un consensus qui aurait abouti à l’approbation du méga-projet de loi dans chacun de ses articles, la Chambre des députés l’a renvoyé en commission.

Ces réformes - qui suscitaient déjà de nombreuses mobilisations sociales et syndicales dans tout le pays - ont aujourd’hui conduit à la rupture du dialogue entre les gouverneurs et le gouvernement national.

Politique étrangère

Membre de l’Alliance pour le Multilatéralisme, l’Argentine est historiquement attachée au multilatéralisme onusien et défend des positions proches du non-alignement sur les questions stratégiques et de maintien de la paix. Elle est membre du Groupe des 77 et du G20 et est très engagée en faveur du système international de promotion des droits de l’Homme.

Alors que le président Macri avait plaidé en faveur d’une « réouverture au monde » (soutien à la négociation de l’accord UE-Mercosur, candidature d’adhésion à l’OCDE), le président Fernandez a défendu tout au long de son mandat une « ouverture raisonnée » et pragmatique, marquée par un rapprochement vers l’Amérique latine et la défense des intérêts nationaux. Le gouvernement péroniste a érigé la défense des droits de l’Homme en une priorité de politique étrangère. La politique étrangère du gouvernement Fernandez a été marquée une volonté de mener une « diplomatie d’équilibre » visant à limiter la dépendance par rapport aux États-Unis et à diversifier les partenariats internationaux, en particulier en direction de la Chine.

Le nouveau président argentin, J. Milei, souhaite, dans le cadre de sa politique étrangère, établir une relation privilégiée avec les États-Unis, Israël et l’ensemble des États occidentaux. J. Milei a formalisé son refus d’intégrer les BRICS. Il se montre par ailleurs allant sur une relance de l’adhésion à l’OCDE. Sur la guerre en Ukraine, J. Milei a condamné sans aucune ambigüité l’invasion russe.

Situation économique

Données économiques 2022 :
PIB : 632,8 Mds USD
PIB par habitant : 13 6860 USD courants
Taux de chômage : 6.5 %
Taux d’inflation : 72 %
Dette publique : 84.7 % du PIB
Balance commerciale : -4.29 Mds USD

Données économiques 2023 (non encore consolidées) :
PIB : 621.83 Mds USD
PIB par habitant : 13 297 USD
Taux de chômage : 7.4 %
Taux d’inflation : 121 %
Dette publique : 89.5 % du PIB
Balance commerciale : -3.76 Mds USD

Vingt-cinquième puissance économique mondiale et troisième d’Amérique latine, le pays a bénéficié dans les années 2000 d’une croissance forte et soutenue par la demande interne et les exportations de produits agricoles. La forte baisse du prix de matières premières a contribué à ralentir la croissance depuis lors, et l’Argentine a connu plusieurs années de récessions, depuis 2014, avec une forte crise en 2018 allant jusqu’à une croissance de -10% en 2020 en raison de la pandémie de covid-19. La crise économique et financière à laquelle est confrontée l’Argentine depuis 2018 a entrainé une forte dépréciation du peso argentin, en dépit des interventions de la banque centrale, sous l’effet de facteurs externes (hausse des taux de la réserve fédérale américaine), et internes (forte inflation, mauvaises récoltes qui ont limité les rentrées de devises). Pour y faire face, le gouvernement Macri avait négocié avec le FMI un programme d’aide de 56,3 Mds dollars sur une durée de 36 mois. Les mesures d’austérité votées, ainsi que la forte hausse des taux directeurs de la banque centrale ont contribué à ralentir l’activité économique et à augmenter la pauvreté. En dépit des réformes, le gouvernement Macri n’est pas parvenu à endiguer la spirale inflationniste, et les épisodes de dévaluations ainsi que ce programme ont eu pour effet d’augmenter la dette publique. La balance commerciale a cependant commencé à se redresser en 2019, alors que le déficit budgétaire a diminué.

Dès son arrivée au pouvoir fin 2019, Alberto Fernandez a fait de la restructuration de la dette argentine et de la renégociation de l’accord conclu avec le FMI sous l’administration précédente sa priorité. En août 2020, un accord a été trouvé avec les créanciers privés de l’Argentine, qui a permis de restructurer la dette de 66 milliards de dollars sous législation étrangère. La recherche d’un accord avec le FMI pour refinancer la dette de l’Argentine et éviter ainsi le défaut de paiement, a abouti en 2022 à un accord pour un mécanisme élargi de crédit. Après une grave période de sécheresse début 2023 et une plongée des grands indicateurs macro-économiques, les autorités ont de nouveau obtenu un accord global avec le FMI lors du conseil d’administration qui s’est réuni fin août 2023.

Au vu de la grave crise économique que traverse l’Argentine, le président Milei devra rapidement rétablir les grands équilibres macroéconomiques. Le Ministre de l’Économie a annoncé 10 mesures ciblant la réduction drastique des dépenses et la hausse de certains postes de recettes, tout en mettant en place des mécanismes compensatoires pour les plus vulnérables. Le choc sur les finances publiques devrait être majeur, avec d’importants effets inflationnistes. A la suite de ces annonces, la Banque Centrale a communiqué les grands axes de sa nouvelle politique monétaire et cambiaire afin de répondre à trois problématiques majeures : la surévaluation du Peso, les arriérés de paiement des entreprises importatrices argentines et l’assainissement du bilan de la Banque Centrale.
Les réactions des marchés ont été, dans l’ensemble, positives. Ces résultats favorables ont conduit à une amélioration du risque pays, signe de la confiance éprouvée par les investisseurs quant aux mesures économiques du nouveau gouvernement. De même, le FMI a réagi favorablement aux mesures. Le Fonds a réitéré son intention de poursuivre les discussions avec la nouvelle administration afin de renforcer la crédibilité du programme de mécanisme élargi de crédit dont l’Argentine bénéficie depuis mars 2022.

Mise à jour : 08.03.24

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