Intervention du Président de la République suite a la fusillade chez Charlie hebdo (7 janvier 2015)

Partager

Siège de Charlie Hebdo Paris 11ème – Mercredi 7 janvier 2015

Un acte d’une exceptionnelle barbarie vient d’être commis ici à Paris, contre un journal, un journal, c’est-à-dire l’expression de la liberté. Contre des journalistes, qui avaient toujours voulu montrer qu’ils pouvaient agir en France pour défendre leurs idées et pour avoir justement cette liberté que la République protège. Il y avait également des policiers pour les protéger, ceux-là, journalistes, policiers, ont été lâchement assassinés. Il y a, au moment où je m’exprime, 11 personnes qui sont mortes, 4 qui sont en situation d’urgence absolue, nous n’avons pas encore le compte définitif de toutes les victimes, mais il y a 40 personnes qui sont maintenant protégées et qui sont sauves. Nous aurons, dans quelques heures, le bilan exact.

Je réunirai tout à l’heure à 14H00, à l’Elysée, les ministres et les responsables qui sont directement maintenant concernés par la protection que nous devons assurer à tous les lieux où de mêmes actes pourraient être renouvelés, par les mêmes barbares, et nous avons donc engagé le plan Vigipirate « attentats ». Il y a aussi des actions qui sont immédiatement lancées, suite à l’agression, pour retrouver les auteurs de ces actes, ils seront pourchassés aussi longtemps que nécessaire pour qu’ils puissent être arrêtés et traduits devant les juges, et condamnés.

La France est aujourd’hui devant un choc, un choc qui est celui d’un attentat, car c’est un attentat, terroriste, ça ne fait pas de doute, et par rapport à un journal qui avait été plusieurs fois menacé, qui était justement protégé. Dans ces moments-là il faut faire également bloc, montrer que nous sommes un pays uni, que nous savons réagir comme il convient, c’est-à-dire avec fermeté, mais avec toujours le souci de l’unité nationale. Tel sera mon comportement, ma volonté, tout au long de ces prochains jours et de ces prochaines semaines, j’aurai, une fois encore, à parler aux Français, car je l’avais dit, nous sommes dans un moment extrêmement difficile. Plusieurs attentats terroristes avaient été déjoués ces dernières semaines, nous savions que nous étions menacés, comme d’ailleurs d’autres pays dans le monde. Nous sommes menacés parce que nous sommes un pays de libertés, et parce que nous sommes un pays de libertés nous conjurerons les menaces et nous punirons les agresseurs. Personne ne doit penser qu’il peut agir, en France, contrairement aux principes de la République, et atteindre l’esprit même de la République, c’est-à-dire un journal, et je pense aujourd’hui à ces victimes, 11 personnes sont mortes, 4 sont entre la vie et la mort, nous en sommes là et nous aurons à cœur de trouver les responsables et d’appeler, autant qu’il est possible, à l’unité nationale. Merci.