Relations bilatérales

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Relations politiques

S’étirant sur 520 km et épousant le fleuve Maroni, la frontière entre la Guyane française et le Suriname est la cinquième plus grande frontière terrestre de la France. Cette proximité géographique et l’histoire commune qui l’accompagne font du Suriname un partenaire naturel de la France.

Cette frontière commune implique des intérêts et des défis communs, en matière de développement, d’infrastructures, de migrations et de sécurité. Le Maroni est historiquement un bassin de population plutôt qu’une frontière hermétique. La guerre civile surinamaise (1986-1992) a provoqué l’afflux en Guyane de réfugiés surinamais, les Bushinengués, dont des milliers sont restés sur place après la fin des hostilités. On estime que près de 25 000 personnes ont été déplacées durant ce conflit. L’accueil de ces populations en Guyane a été organisé sous l’égide des Nations Unies.

Depuis la réouverture de la frontière (décembre 1991), les courants d’échanges traditionnels ont pu reprendre. Les premières consultations bilatérales de haut niveau se sont tenues à Paramaribo en novembre 2009. Un « Conseil du fleuve », institué à cette occasion, réunit régulièrement les représentants des administrations et élus locaux des deux pays pour traiter des questions d’intérêt commun sur la gestion des deux rives du fleuve (mise à niveau des infrastructures notamment du bac international, aménagement des sauts, protection de l’environnement, projets culturels et sportifs…).

La France et le Suriname ont signé le 15 mars 2021 un protocole à annexer à la Convention de Paris du 30 septembre 1915, afin de délimiter et de démarquer la frontière entre la République française (Guyane française) et la République du Suriname, depuis l’estuaire du Maroni jusqu’à la confluence de la Lawa, du Litani et du Marouini. La signature de ce texte, qui met fin à une période de plus d’un siècle d’incertitudes sur le tracé frontalier, permet d’établir cette délimitation dans le respect des règles du droit international et de renforcer la coopération des deux pays dans toutes les activités liées à la gestion du fleuve comme le commerce, les mouvements de personnes et de biens. Cet accord conduit également à faciliter l’action conjointe des deux pays, engagés dans la lutte contre les entreprises illégales (mines d’or illégales, traite des êtres humains, etc.) dans la zone frontière. Notre relation bilatérale s’étend également à d’autres enjeux d’intérêt commun, dont la protection de l’environnement.

Présence française

Communauté française sur place : 215 inscrits

Visites

A l’occasion de la tenue du sommet UE-CELAC les 17 et 18 juillet, le Président de la République s’est entretenu avec le président du Suriname, confirmant la relation de proximité qui s’est établi entre les deux pays avec pour objectif de consolider les acquis et développer de nouvelles coopérations en matière économique et environnementale.
La Directrice des Amériques et des Caraïbes de ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, s’est rendue au Suriname pour rencontrer les différents acteurs locaux et nationaux. Elle a pu assister, en présence de l’ancienne garde des Sceaux Mme Christiane Taubira, aux célébrations du « Ketikoti » commémorant l’abolition de l’esclavage (1er juillet).

M. Albert Ramdin, Ministre des affaires étrangères, et M. Marciano Dasai, ministre de l’environnement et de la planification, ont représenté la République du Suriname lors du sommet pour un nouveau pacte financier mondial qui s’est tenu à Paris les 22 et 23 juin 2023.

Le garde des Sceaux, M. Éric Dupond-Moretti, s’est rendu au Suriname le 30 septembre 2022 pour des rencontres avec son homologue M. Kenneth Amoksi, ministre de la Justice et de la Police, le ministre des Affaires étrangères, M. Albert Ramdin. Il a été reçu par le président du Suriname M. Chandrikapersad Santokhi.

M. Albert Ramdin, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et de la coopération de la République du Suriname a signé à Paris l’accord de délimitation de la frontière le 15 mars 2021, avec M. Jean-Yves Le Drian, ancien ministre de l’Europe et des affaires étrangères.
Les ministres des Affaires étrangères et des Finances du Suriname ont été reçus à Paris par M. Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, le 21 octobre 2020.

Relations économiques

Exportations françaises (2022) : 16,6 millions d’euros (+2,2 % par rapport à 2021)
Importations françaises (2022) : 26,3 millions d’euros (+39,5 % par rapport à 2021)

Les Chambres de commerce du Suriname et de Guyane se réunissent chaque année.

Les relations économiques bilatérales vont se renforcer en raison de la découverte en 2020 par Total, en joint-venture avec l’américain Apache, de réserves de pétrole dans les eaux surinamaises. Une campagne d’appréciation visant à mieux caractériser les découvertes de 2020 ainsi qu’un nouveau programme d’exploration sont menés depuis le début de l’année 2021.

Face à la crise de la COVID-19, l’ambassade de France a financé des opérations d’aide humanitaire au profit de villages amérindiens en 2020.

Coopération culturelle, scientifique et technique

L’Agence française de développement (AFD) est également présente au Suriname, particulièrement dans le domaine de la santé : la France participe à la mise en place de l’hôpital d’Albina dans l’Est du Suriname, frontalier de la France. Dans le cadre de la crise financière que traverse le Suriname, deux accords ont pu être trouvés à la fin de l’année 2022 sur la restructuration de sa dette, à la fois en bilatérale avec la France et dans le cadre du Club de Paris. Ces deux accords ont permis à l’AFD de déployer ses programmes d’investissements dans le secteur de la santé avec un calendrier révisé au printemps 2023. Les ministères de la Santé français et surinamais espèrent aboutir à un accord de coopération portant sur la contamination aux métaux lourds, fléau qui touche notamment les communautés amérindiennes.

L’AFD a également participé au renforcement d’infrastructures routières, et propose des projets dans le domaine de l’eau et de l’électricité au Suriname.

Sur le plan culturel et 2 ans après la fermeture de l’Alliance française de Paramaribo, la nouvelle Alliance française du Suriname poursuit sa mise en route avec l’enregistrement de ses statuts le 8 juin 2023. Un accord avec le ministère de l’Éducation surinamais a été signé le 18 mai pour encourager les partenariats entre les établissements scolaires des deux côtés du Maroni ainsi que l’enseignement de la langue du partenaire.

Afin de relancer la programmation culturelle française au Suriname à la suite de la période de COVID-19, l’Ambassade de France a organisé une série d’événements connus comme « les Journées françaises à Paramaribo » en novembre 2022.

Autres types de coopérations

La coopération militaire bilatérale (formations, exercices communs, soutien logistique) vise également à la sécurité transfrontalière et à renforcer les capacités d’exercice de souveraineté par l’État surinamien. La lutte conjointe contre la pêche illégale donne des résultats encourageants mais perfectibles, notamment depuis la création d’un corps de garde-côtes au Suriname, qui effectue des patrouilles conjointes avec l’armée française.

La coopération sécuritaire avec le Suriname s’effectue essentiellement au travers du « dialogue stratégique du bouclier des Guyanes » lancé par la France en 2021 dont le Suriname, le Guyana et le Brésil (membre observateur) font partie.

Mise à jour : 19 septembre 2023

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