Présentation du Salvador

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Présentation du pays

SALVADOR {JPEG}

Nom officiel : République du Salvador
Nature du régime : République, régime présidentiel
Chef de l’Etat : M. Nayib BUKELE (investiture le 1er juin 2019)

Données géographiques

Superficie : 21 041 km2
Capitale : San Salvador
Villes principales : Soyapango, Santa Ana, San Miguel
Langue officielle : espagnol
Monnaie : dollar américain, bitcoin
Fête nationale : 15 septembre
Décalage horaire avec la France : - 7h en hiver et - 8h en été.

Données démographiques

Population (Banque mondiale, 2022) : 6,34 millions
Densité : 300 habitants/km2
Croissance démographique (Banque mondiale, 2022) : 0,4 %
Espérance de vie (Banque mondiale 2021) : 71 ans
Taux d’alphabétisation (Banque mondiale, 2020) : 90 %
Religions (selon l’Institut d’opinion publique de l’UCA, 2021) : catholiques (43 %), évangéliques (34 %), sans religion (19%)
Indice de développement humain (PNUD, 2021) : 0,675 (16e rang mondial)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

De 1980 à 1992, le pays est déchiré par une guerre civile qui oppose le pouvoir conservateur, soutenu par les Etats-Unis, et la guérilla marxiste du Front Farabundo Marti de Libération Nationale (FMLN). Les accords de paix de Chapultepec, signés le 16 janvier 1992, mettent fin à ce conflit interne qui a provoqué la mort de 75 000 personnes et l’exil de plus d’un million de Salvadoriens.

Après le retour à la paix civile, la vie politique est dominée par l’Alliance républicaine nationaliste (ARENA), parti conservateur qui reste au pouvoir jusqu’en mars 2009, date de la victoire aux élections présidentielles de Mauricio Funes, candidat du FMLN. L’ancien commandant guérillero, Salvador Sánchez Cerén (FMLN) lui succède à la présidence de la République du Salvador en 2014.

Le 3 février 2019, M. Nayib Bukele (présenté par le parti GANA, centre-droit), 37 ans, est élu dès le premier tour de l’élection présidentielle, avec près de 53% des voix (taux de participation de 51,8%). Son élection marque une alternance inédite après 25 ans de partage du pouvoir entre ARENA et le FMLN. Parmi ses priorités figurent la lutte contre l’insécurité, le combat contre la corruption ainsi que le développement économique du pays via la mise en place de grands projets d’infrastructures.

Après un an de cohabitation avec un parlement majoritairement d’opposition, marqué par de fortes tensions interinstitutionnelles, le président Bukele remporte largement les élections législatives et municipales du 28 février 2021. Les partis historiques connaissent une lourde défaite alors que le nouveau mouvement du président, Nuevas Ideas, remporte seul, pour la première fois depuis la fin de la guerre civile, la majorité absolue à l’Assemblée législative. La nouvelle Assemblée, parmi ses premières décisions, procède à un large renouvellement des juges et à la destitution des cinq magistrats de la chambre constitutionnelle.
Adepte d’un exercice vertical du pouvoir, Nayib Bukele jouit d’une très forte popularité, due en grande partie à sa politique sécuritaire. Fin mars 2022, suite à une explosion de violences des bandes criminelles (maras), le gouvernement salvadorien a fait voter l’état d’exception par l’Assemblée, et a procédé depuis à près de 70 000 arrestations. Nayib Bukele a annoncé qu’il briguerait un second mandat en 2024 et a été investi comme candidat par son parti, bien que la légalité de cette décision soit contestée par certains secteurs de la société civile.

Situation économique

PIB (Banque mondiale, 2022) : 32,49 Mds $
PIB par habitant (Banque mondiale, 2022) : 5 127,3 $
Taux de croissance (Banque mondiale, 2022) : 2,6 %
Taux de chômage (Banque mondiale, 2022) : 3,8 %
Taux d’inflation (Banque mondiale, 2022) : 7,2%
Dette publique (FMI, 2022) : 77,2% du PIB
Déficit public (FMI 2020) : -4,9% du PIB
Solde commercial (Banque mondiale, 2022) : -7,94 Mds $
Principaux clients (DG Trésor, 2021) : États-Unis (39 %), Guatemala (17 %), Honduras (16 %)
Principaux fournisseurs (DG Trésor, 2021) : États-Unis (27,1 %), Guatemala (9,5 %), Chine (16,8 %), Guatemala (10,6 %)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (Banque mondiale 2020) :

  • agriculture : 5,1 %
  • industrie : 25,6%
  • services : 69,3 %

Exportations de la France vers El Salvador (2021, DGT) : 35,2 MEUR
Importations françaises depuis El Salvador (2021, DGT) : 14,1 MEUR
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/SV/relations-bilaterales

Après une récession de -7,9% en 2020 due à la pandémie de Covid-19 et au confinement strict adopté par le gouvernement, le Salvador a connu une reprise économique soudaine dès l’année suivante (+10%) avant que sa croissance ne se stabilise à +2,6% en 2022. La croissance de la consommation privée et la baisse de l’insécurité offrent des perspectives économiques intéressantes, notamment en matière d’investissements et de tourisme. Le plan de relance post-pandémique mis en œuvre par le gouvernement a toutefois fortement accru l’endettement du pays, qui atteint désormais près de 80% du PIB. Dans ce contexte, les autorités recherchent de nouvelles sources de financement auprès des institutions financières internationales, et pourraient être incitées à déployer une stratégie d’assainissement budgétaire pour assurer la soutenabilité de la dette publique.

Le Salvador a signé des accords de libre-échange avec de nombreux pays (Mexique, Chili, République dominicaine, Panama). Il met en œuvre depuis 2003 le CAFTA-DR (Central American Free Trade Agreement – Dominican Republic) qui le lie aux Etats-Unis (en 2001, l’économie a été « dollarisée »). Le Salvador est le premier pays à avoir adopté le Bitcoin comme monnaie légale, suscitant les critiques du FMI quant à la transparence de la monnaie. Le président Bukele a présenté d’autres projets, dont celui d’une Surf city, ainsi que l’exploitation de la géothermie volcanique.

L’abondance de la main-d’œuvre bon marché et la proximité du marché nord-américain ont attiré des maquiladoras, industries textiles ou d’assemblage. Le Salvador dispose de très peu de ressources naturelles. Il est importateur net de matières premières, de combustibles et de denrées de base. Ainsi, la volatilité des cours des matières premières présente un risque important pour ce pays.

Politique étrangère

La politique extérieure du Salvador est historiquement fondée sur la promotion de l’intégration régionale (il est le siège du Système d’intégration centraméricain – SICA dont la France est pays observateur) et ses relations privilégiées avec les États-Unis.

Avec plus de 2 millions de Salvadoriens installés aux États-Unis, les transferts financiers de la diaspora salvadorienne (« remesas ») représentent environ 25% du PIB du pays. L’enjeu migratoire reste central dans la relation avec les États-Unis, le Salvador demeurant un pays d’émigration structurelle. Depuis 2021, la prégnance de la corruption dans le pays a été la principale raison invoquée par les États-Unis pour placer sous sanctions un certain nombre de personnalités politiques salvadoriennes de tous bords, dans le cadre de la liste dite « Engel ». L’administration Biden n’a pas invité le président Bukele au Sommet pour la démocratie de décembre 2021 et ce dernier ne s’est pas rendu au Sommet des Amériques à Los Angeles de juin 2022.

Cherchant à diversifier ses partenariats internationaux, le Salvador a annoncé, le 20 août 2018, la rupture de ses relations diplomatiques avec Taïwan et la reconnaissance de la République Populaire de Chine. La présence chinoise s’est matérialisée lors de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Pékin apporte des financements pour des travaux d’infrastructures sportives et culturelles. Des négociations ont été lancées en novembre 2022 en vue d’aboutir à un accord de libre-échange entre les deux pays.

Le Salvador s’est systématiquement abstenu à l’Assemblée Générale des Nations Unies lors des votes condamnant l’agression russe de l’Ukraine, arguant de sa neutralité.

Les financements de l’Union européenne au Salvador se sont élevés à 149 MEUR pour la période 2014-2020, et ont été budgétisés à hauteur de 150 MEUR pour la période 2021-2027. Les fonds sont alloués prioritairement à la numérisation, au soutien aux PME et à l’économie verte.

Le Salvador a été l’un des promoteurs de l’accord d’association entre l’UE et l’Amérique centrale, signé à Tegucigalpa le 29 juin 2012. Le 4 juillet 2013, l’Assemblée législative salvadorienne a ratifié l’accord d’association à l’unanimité. Seul le volet commercial de l’accord est entré en vigueur, à titre provisoire, le 1er août 2013.

Mise à jour : 07.08.23

Informations complémentaires