Présentation du Rwanda

Partager

Présentation du pays

RWANDA {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République du Rwanda
Nature du régime : présidentiel
Chef de l’Etat : Paul Kagame

Données géographiques

Superficie : 26 338 km²
Capitale : Kigali
Villes principales : Butare, Kigali
Langues officielles : anglais, français, kinyarwanda, kiswahili
Langue courante : kinyarwanda
Monnaie : franc rwandais (1€ = 1135 RWF)
Fête nationale : 4 juillet

Données démographiques

Population : 12,9 millions d’habitants (2020)
Densité : 525 hab/km² (2020)
Croissance démographique : 2,5 % (2020)
Espérance de vie : 69 ans (2019)
Taux d’alphabétisation : 73% (2018)
Taux d’urbanisation : 17% (2020)
Religions : Catholiques (56,9%) ; Protestants (26%) ; Adventistes (11,1%) ; Musulmans (4,6%) ; Animistes (0,1%) ; Autres (1,7%)
Indice de développement humain : 160ème sur 189 pays (PNUD 2020)
Classement Transparency International : 54ème sur 180 pays (2020)

Eléments d’actualité

Politique intérieure

Le Président Kagame, qui a grandi en exil en Ouganda, s’est imposé à la tête du Rwanda à la suite du génocide des Tutsi de 1994 et de la victoire de l’Armée Patriotique Rwandaise (branche armée du Front Patriotique Rwandais, parti politique de Paul Kagame). C’est au cours de la période pré-génocidaire (1990-1994) qu’il forge son image de commandant militaire à travers les victoires de la rébellion qu’il mène depuis l’Ouganda, jusqu’à la prise de Kigali en juin 1994. Après le génocide des Tutsi, Paul Kagame participe à la formation d’un gouvernement d’unité nationale au sein duquel il devient incontournable, cumulant les fonctions de vice-président de la République du Rwanda et de ministre de la Défense.

Au mois d’avril 2000, Paul Kagame est désigné Président de la République du Rwanda. Il est élu à la présidence en 2003 et en 2010 avec plus de 90% des suffrages. Une réforme constitutionnelle, adoptée par référendum le 18 décembre 2015, a permis au président Kagame de briguer un troisième mandat aux élections de 2017. Il a été réélu le 4 août 2017 avec 98,75% des suffrages.

Face au poids du Front patriotique rwandais, l’opposition reste très faiblement représentée à l’échelle du pays. Seules l’entrée au Parlement rwandais de membres de l’opposition à la suite des élections législatives des 2 et 3 septembre 2018 et la grâce accordée le 14 septembre de la même année à l’opposante Victoire Ingabire, condamnée en 2010 à 15 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat, participaient d’une logique d’ouverture de la scène politique rwandaise.

Face à la pandémie de Covid-19, le Président Kagame a été le premier dirigeant africain à ordonner un confinement total, mis en place le 22 mars 2020, ainsi qu’une fermeture totale des commerces non-essentiels, des frontières et des aéroports. Les autorités rwandaises restent par ailleurs très sensibles à l’évolution de la pandémie et des variants, ayant récemment durci les mesures préventives avec l’apparition du variant Omicron.

Politique étrangère

République démocratique du Congo (RDC)

Les relations entre la RDC et le Rwanda sont marquées par plusieurs épisodes violents. Le régime de Kabila, au pouvoir jusqu’en décembre 2018, a été installé en 1997 par l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), milice soutenue par le Rwanda et l’Ouganda. Les vingt années qui ont suivi ont été marquées par plusieurs affrontements entre groupes rebelles congolais soutenus par le Rwanda (le Congrès national pour la défense du peuple, dont une partie est devenue le Mouvement du 23 mars – M23 en 2012, mouvement accusé par l’ONU d’avoir commis des « crimes contre l’humanité » en 2013) et des groupes rwandais soutenus par la RDC (Forces démocratiques de libération du Rwanda – FDLR) sur le territoire des Kivu.

La situation s’est améliorée avec le déplacement de l’ancien président Kabila au Rwanda en 2016 et la relance des relations diplomatiques (leurs ambassadeurs avaient été rappelés en 2012 au moment où le Rwanda était accusé de soutenir les rebelles du M23) ainsi que l’annonce d’un renforcement de la coopération en matière de sécurité, notamment dans la lutte contre les FDLR. Ce rapprochement s’est encore accéléré avec l’élection, en décembre 2018, de Félix Tshisekedi en RDC. Les deux présidents se sont ainsi rencontrés à plusieurs reprises et partagent la même volonté de pacifier l’est congolais (avec, pour le Rwanda, l’objectif d’éradiquer les groupes armés hostiles à Kigali) et sont présents dans plusieurs configurations (trilatérales avec l’Angola sur la situation en RDC, quadripartite sur le différent ougando-rwandais). Ce bon contact se traduit par plusieurs rencontres de haut niveau, à l’image de la délégation congolaise reçue en novembre 2020 à Kigali par Paul Kagame et de sa réciproque en janvier 2021 à Kinshasa.

Ouganda

Depuis plusieurs années, le Rwanda accuse l’Ouganda d’héberger des opposants rwandais quand Kampala reproche aux services de renseignement de Kigali de se livrer à des activités illégales sur son sol. Ces tensions ont été à nouveau mises en lumière au début de l’année 2019, avec plusieurs échanges acrimonieux entre les deux pays à la suite de la fermeture du poste-frontière de Gatuna puis à nouveau à l’occasion de la mort d’un Rwandais et d’un Ougandais. Un mémorandum d’entente a néanmoins été signé en août 2019 à Luanda entre le Rwanda et l’Ouganda afin de permettre une sortie de crise, en prévoyant que les deux parties s’abstiennent de toute action de nature à déstabiliser le territoire de l’autre partie. Ce premier rapprochement ne s’est toutefois pas concrétisé et les relations restent très dégradées. Le Rwanda suit de près le déploiement ougandais dans l’est de la RDC décidé début décembre 2021 afin de lutter contre les ADF à la suite de l’attentat perpétré mi-novembre à Kampala.

Burundi

Les histoires du Burundi et du Rwanda ont longtemps été entremêlées, à l’image de l’instrumentalisation par des extrémistes Hutu rwandais de l’assassinat, en octobre 1993, du président burundais d’ethnie Hutu Melchior Ndadaye afin d’alimenter l’idéologie génocidaire anti-tutsie au Rwanda. Les tensions sont demeurées fortes entre le Burundi et le Rwanda, chacun étant soupçonné d’abriter et soutenir des groupes rebelles cherchant à déstabiliser l’autre, principalement dans la région des Kivu en RDC. Kigali a cherché à profiter de l’élection du nouveau Président burundais en mai 2020 pour entamer un début de normalisation avec son voisin. Une rencontre de décrispation entre les deux MAE a eu lieu fin octobre 2020, avec la mise en place d’un agenda de travail commun. Parmi les chantiers en cours figurent le rapatriement de réfugiés burundais ou encore l’intensification de la lutte contre les milices FDLR. Dans la foulée de ces premiers contacts, le Premier ministre rwandais a fait le déplacement au Burundi à l’occasion de la fête nationale du pays le 1er juillet dernier.

République centrafricaine (RCA)

Le Rwanda s’engage de façon de plus en plus poussée en RCA, aux côtés de son homologue angolais Joao Lourenço. Le pays est présent au sein de la MINUSCA (notamment via le renfort de 300 soldats rwandais de la MINUSS décidé en décembre 2020) ainsi qu’à titre bilatéral (plusieurs centaines de soldats). En visite à Bangui le 8 janvier 2021, le ministre rwandais des Affaires étrangères a encouragé le Président Touadéra à mettre en place un dialogue politique inclusif, puis un gouvernement d’ouverture associant des personnalités de l’opposition et des représentants des groupes rebelles qui ne se sont pas rendus responsables de crimes. La France entretient un dialogue régulier avec Kigali (ainsi que Luanda) au sujet de la RCA.

Mozambique

A la suite de plusieurs échanges avec les autorités mozambicaines (déplacement de Nyusi à Kigali et du Ministre de la Défense à Maputo), le Rwanda a décidé d’intervenir militairement au Mozambique pour lutter contre les Shebabs. D’abord prévue pour se faire dans le cadre de la Communauté de développement d’Afrique australe ou Southern African Development Community (SADC), celle-ci s’effectue finalement sur une base bilatérale. Elle a été officialisée le 9 juillet par un communiqué annonçant le déploiement de 1000 militaires et policiers rwandais. Ces forces ont commencé à intervenir militairement et ont réussi à reprendre rapidement de larges parties du Cabo Delgado.

Situation économique

Entre 2008 et 2018, le Rwanda a enregistré la plus forte croissance de l’East African Community (EAC) à 7,4 % en moyenne annuelle, grâce à des investissements publics massifs visant à faire du Rwanda un hub d’abord logistique puis financier et d’innovation. Depuis 2012, le gouvernement mise sur la stratégie Meetings, Incentives, Conferences, Events and Exhibitions (MICE) pour attirer le tourisme d’affaires et s’est fixé des objectifs ambitieux d’amélioration des infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires. Plusieurs réformes pour améliorer le climat des affaires ont permis au pays de passer de la 41ème en 2018 à la 38ème place sur 190 au Doing Business 2020. Malgré cette forte croissance, le pays est exposé à des contraintes structurelles fortes, telles que son enclavement et l’étroitesse de son marché intérieur (12 millions d’habitants, PIB par tête de 825 USD en 2019). Ainsi, le secteur agricole, qui représente 31% du PIB et emploie 62% de la population, est marqué par une faible productivité.

Après plusieurs années de forte croissance, la pandémie de Covid-19 a mis un coup d’arrêt au « miracle » rwandais avec une croissance négative en 2020 (-0.2%), imputable en partie à la stratégie économique du pays et de la priorité accordée au tourisme d’affaires et aux conférences internationales. La fermeture prolongée des écoles et universités (plus de 10 mois) pourra aussi avoir un impact important à long terme.

Mise à jour : 03.01.22

Informations complémentaires