Présentation de la Russie

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Présentation du pays

RUSSIE (carte administrative) {JPEG}

Données générales

Nom officiel : Fédération de Russie (Российская Федерация)
Nature du régime : république fédérale
Chef de l’Etat : Vladimir Poutine (né le 7 octobre 1952 ; réélu le 18 mars 2018)
Chef du gouvernement : Mikhaïl Michoustine (né le 3 mars 1966)

Données géographiques

Superficie : 17,1 millions de km²
Capitale : Moscou (12,4 millions d’habitants)
Villes principales : Saint-Pétersbourg (5,3 M), Novossibirsk (1,6 M), Ekaterinbourg (1,5 M)
Langue officielle : russe
Monnaie : Rouble
Fête nationale : 12 juin

Données démographiques

Population : 146,7 millions d’habitants (RosStat, 2020)
Densité : 8.56 habitants/km2
Croissance démographique : -0,01% (RosStat, 2020)
Espérance de vie : 73,3 ans (RosStat, 2019)
Taux d’alphabétisation : 100% (Banque mondiale)
Principales confessions religieuses : Orthodoxes 66%, Musulmans 6%, Bouddhistes 1%, Protestants 1% (Centre d’étude de l’opinion publique TsIOM, 2021)
Indice de développement humain : 0.824/71ème place (PNUD, 2019)
180 groupes ethnolinguistiques, dont Russes 80.8%, Tatars 3.8%, Ukrainiens 2.9%, Bachkirs 1.1%, Tchouvaches 1.1%, Tchétchènes 0.9%, Arméniens 0.76% (RosStat, 2010)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Vladimir Poutine a été réélu pour un quatrième mandat de six ans à la Présidence de la Fédération de Russie le 18 mars 2018. Le 15 janvier 2020, le gouvernement de Dimitri Medvedev a présenté sa démission, entraînant la nomination d’un nouveau Premier ministre, Mikhaïl Michoustine. Une réforme constitutionnelle a été adoptée en mars 2020 – validée par un vote populaire le 1er juillet 2020 – qui permet à V. Poutine de se maintenir pour deux mandats supplémentaires, soit jusqu’en 2036. Le parti Russie Unie a gardé la majorité absolue au Parlement à l’issue des élections législatives de septembre 2021 (325 sièges sur 450, contre 238 en 2011). Les sièges restants sont occupés par les partis d’opposition systémique : le parti Communiste, le parti Russie Juste, le parti nationaliste LDPR et le parti Novyye lyoudy. L’opposition qui ne siège pas au Parlement est victime de nombreuses entraves de la part des autorités (poursuites judiciaires, interdictions de manifester, accès limité aux médias). Le 20 août 2020, l’opposant Alexeï Navalny a fait l’objet d’une tentative d’assassinat par empoisonnement. Il est actuellement détenu dans une colonie pénitentiaire russe depuis son retour le 17 janvier 2021 d’Allemagne, où il était hospitalisé. En juin 2021, la justice russe a ordonné le démantèlement des différentes structures créées par Alexeï Navalny et les autorités ont ajouté l’opposant et ses collaborateurs à la liste des personnes « soupçonnés d’implication dans des actions extrémistes ou terroristes » en janvier 2022.

Le lancement de l’offensive militaire en Ukraine le 24 février 2022 s’est accompagné d’une vague de répression en réponse aux manifestations citoyennes contre la guerre dans une cinquantaine de villes russes. Dans les mois suivant le début du conflit, plus de 15 400 personnes ont été arrêtées et les autorités ont adopté une législation sanctionnant la diffusion de « fausses informations » relatives aux activités des forces armées russes ou les appels à l’adoption de sanctions contre la Russie à des peines allant jusqu’à 15 ans de prison. Les autorités ont également bloqué l’accès à de nombreux médias indépendants ainsi qu’aux principaux réseaux sociaux. Par conséquent, l’espace médiatique s’est sensiblement réduit au cours des premiers mois de l’année 2022. Par crainte des poursuites judiciaires, de nombreux opposants et journalistes indépendants ont décidé de quitter la Russie.

Politique étrangère

L’arrivée de V. Poutine au début des années 2000, et plus encore son retour à la présidence en 2012, ont été marqués par la volonté de rendre à la Russie son rang de grande puissance sur la scène internationale. La poursuite de cet objectif s’est concrétisée par la conduite d’une politique étrangère offensive, s’appuyant sur la consolidation de l’influence russe dans les pays issus de l’ex-URSS (« étranger proche ») et un réinvestissement des grands dossiers de crises internationales, notamment soutenu par un renforcement de ses capacités militaires. Le déclenchement des conflits en Géorgie en 2008, en Ukraine en 2014 - en particulier l’annexion illégale de la Crimée - et l’intervention militaire en Syrie en 2015 s’inscrivent dans une volonté de confrontation avec les pays de l’Union européenne et les États-Unis, que la Russie perçoit comme menaçant ses intérêts de sécurité. Le lancement de l’offensive militaire russe contre l’Ukraine le 24 février 2022, en violation flagrante du droit international et des principes fondateurs de l’architecture de sécurité internationale, a entraîné la plus grande catastrophe humanitaire en Europe depuis la seconde guerre mondiale, et marqué une rupture dans les relations entre l’Occident et la Russie.

Cette décision a entraîné un isolement politique croissant de la Russie sur la scène internationale. L’invasion de l’Ukraine a été condamnée par la majorité de la communauté internationale lors d’un vote de l’AGNU le 2 mars et la Cour internationale de justice a enjoint à la Russie de cesser son offensive le 18 mars. La Russie a également été exclue du Conseil de l’Europe le 16 mars et suspendue du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU le 7 avril. En avril 2022, en réaction à la menace directe que la Russie faisait peser à l’encontre des intérêts de sécurité de nombreux pays, plus de 300 agents russes travaillant sous couverture diplomatique ont été expulsés d’une trentaine de pays à travers le monde.

La Russie a également été mise au ban de l’économie mondiale par la mise en œuvre de nouvelles mesures restrictives conjointes des Etats du G7, de l’UE et de leurs partenaires, dans le but de grever l’effort de guerre russe et de pousser la Russie à renoncer à l’usage de la violence armée (exclusion des plus grandes banques russes du système international de paiements bancaires Swift, interdiction de toute transaction avec la banque centrale russe, gel des avoirs d’oligarques et de personnalités publiques proches du pouvoir ; arrêt des importations de certains produits russes ; fermeture des espaces aériens aux avions russes ; suspension de projets communs tels que le gazoduc Nord Stream 2). La Russie a adopté des contre-mesures individuelles (expulsions de diplomates et interdiction d’accès à son territoire à plusieurs représentants d’États considérés « inamicaux ») ou économiques, visant à soutenir le cours du rouble.

En parallèle, la Russie cherche à consolider ses relations avec des partenaires à même de lui permettre de contourner les sanctions ou de minimiser son isolement, en particulier les pays des BRICS.

Situation économique

L’économie de la Russie a retrouvé au début du premier semestre 2021 son niveau d’activité pré-crise. Le PIB a augmenté de 4,8% en glissement annuel au 1er semestre 2021, principalement tiré par le rebond de la demande interne. Sur cette même période, au 1er semestre, la production industrielle a augmenté de 4,4%. Le taux de chômage au sens du BIT a continué sa baisse entamée à partir de septembre 2020 et est de 4,3% en octobre 2021.

Plusieurs risques d’ordre interne et externe pèsent sur la reprise. Le premier est lié à la situation épidémique, dont la dégradation à l’automne 2021, dans un contexte de faible taux de vaccination, a conduit de nombreuses régions russes et les autorités fédérales à prendre de nouvelles mesures d’endiguement.

Depuis février 2022, les sanctions massives à l’encontre de la Russie adoptées par les pays occidentaux et le départ spontané et massif d’entreprises étrangères ont plongé la Russie dans une crise économique : dévaluation immédiate du rouble ; pénurie de liquidités ; inflation (17,49% le 8 avril, niveau le plus élevé depuis mars 2015) ; ralentissement d’un certain nombre d’activités économiques ; pénurie de certains produits de première nécessité. Le Trésor américain ayant interdit l’utilisation des dollars détenus par la Russie dans les banques américaines pour s’acquitter de sa dette internationale, la Russie est en situation de défaut de paiement sélectif depuis le 9 avril, dernière étape avant le défaut de paiement général. Les exportations d’hydrocarbures, les mesures de contrôle des capitaux et la baisse du taux directeur par la Banque centrale ont toutefois permis de renforcer le rouble face au dollar. Pour enrayer la crise, la Russie a également décrété un embargo sur l’exportation de certaines matières premières et mis en œuvre des aides financières aux entreprises et aux principales industries du pays. Une contraction de 15 points du PIB de la Russie est toutefois attendue en 2022.

Mise à jour : 07.06.22

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