Présentation des Pays-Bas

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Données générales

PAYS-BAS {JPEG}

Présentation du pays

Nom officiel : Royaume des Pays-Bas
Nature du régime : Monarchie constitutionnelle à régime parlementaire
Chef de l’État : le Roi Guillaume-Alexandre (Willem-Alexander) depuis le 30 avril 2013
Chef du Gouvernement : M. Mark Rutte (VVD, Parti populaire pour la liberté et la démocratie, de centre-droit libéral, affilié à Renew au Parlement européen) depuis le 14 octobre 2010

Données géographiques

Superficie : 41 526 km2
Capitale : Amsterdam (le gouvernement et les administrations centrales siègent à La Haye)
Villes principales : Amsterdam, Rotterdam, La Haye, Utrecht, Eindhoven
Langue(s) courante(s) : néerlandais (langue officielle)
Monnaie : Euro
Fête nationale : 27 avril (Koningsdag, anniversaire du Roi)

Données démographiques

Population : 17,53 millions (2021)
Croissance démographique : 0,5 % / an (2021)
Espérance de vie à la naissance : 81 ans (2020)
Taux d’alphabétisation : 100 % (2021)
Religions : catholiques (19,8 %), protestants (14,4 %), musulmans (5,2 %), sans appartenance religieuse déclarée (55,4 %) (2021).
Indice de développement humain (rapport du PNUD 2021-2022) : 0,941 ; 10è rang.

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Les Pays-Bas sont une monarchie constitutionnelle de longue tradition parlementaire. Le Roi Willem Alexander est le chef d’Etat des Pays-Bas depuis le 30 avril 2013, à la suite de l’abdication de sa mère, la Reine Béatrix.

Le Parlement néerlandais se compose de deux chambres. La Première Chambre (Eerste Kamer, chambre haute ou Sénat) compte 75 membres élus au suffrage universel indirect par les douze provinces du royaume pour quatre ans. Son rôle dans le vote de la loi est restreint par rapport à celui de la Deuxième Chambre (Tweede Kamer, chambre basse) qui lui transmet après approbation les projets.

Elle peut approuver ou rejeter un texte mais sans y apporter d’amendement. La Deuxième Chambre compte 150 députés élus au suffrage universel direct à la proportionnelle intégrale sur des listes nationales, pour un mandat de quatre ans. Ce mode de scrutin entraîne la constitution de gouvernements de coalition.

Alors que Mark Rutte et le VVD dirigent les Pays-Bas depuis 2010, les élections législatives de mars 2021 avaient donné le VVD vainqueur avec 22% des voix, suivi du D66 de Sigrid Kaag (14,8% des voix). Le 15 décembre 2021, après 271 jours de tractations, un nouvel accord, résolument pro-européen, avait été annoncé. Voyant son poids renforcé dans les urnes, le D66 obtenait deux ministères régaliens (économie et défense) pesant sur une ligne gouvernementale désormais plus expansionniste.

Les élections provinciales de mars 2023 ont marqué un tournant à la suite de la victoire du nouveau parti « mouvement citoyens-agriculteurs » (BBB), qui a abouti à la formation d’un nouveau Sénat fin mai 2023. Construit en réaction aux orientations environnementales de la coalition néerlandaise et de sa politique de l’azote, le BBB a remporté 17 sièges au Sénat (sans y être représenté auparavant).

A la suite de l’échec des négociations sur la politique d’accueil des réfugiés, la coalition Rutte IV a été contrainte de présenter sa démission le 7 juillet 2023. Les Pays-Bas seront ainsi dirigés par un gouvernement démissionnaire jusqu’aux prochaines élections législatives, prévues le 22 novembre 2023.

Politique étrangère

Leur politique étrangère est caractérisée par un attachement au multilatéralisme, que les récentes crises ont renforcé : proactifs quant aux réformes de certaines institutions (OMC, OMS et OTAN), les Pays-Bas sont partenaires de l’Alliance pour le multilatéralisme et très attachés au système des Nations Unies (où ils ont siégé en tant que membre non-permanent au Conseil de sécurité en 2018). Résolument atlantistes, ils entretiennent des liens privilégiés avec les États-Unis, tout en ayant une relation commerciale substantielle avec la Chine.

Les Pays-Bas accueillent de nombreuses institutions judiciaires et juridiques internationales à La Haye, tels que le siège de la Cour permanente d’arbitrage, de la Cour internationale de justice, ou encore la Cour pénale internationale et l’Académie de droit international. La Haye est également le siège de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de nombreuses ONG internationales. La ville accueille les Offices européen et Benelux des brevets, ou encore certains services de l’Agence spatiale européenne et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et en cohérence avec leurs positions suite au crash du vol MH17, ils défendent une ligne de grande fermeté, soutenant les sanctions de l’UE et de l’OTAN contre la Russie. Leur position s’est notamment traduite par une hausse du budget de la défense (+25% pour atteindre 2% du PIB dès 2025), tout comme un soutien à l’Ukraine sur le plan bilatéral (envoi d’équipements y compris militaires défensifs et offensifs) et multilatéral (participation à la mission EUMAM Ukraine, formation avec le Danemark de pilotes de F-16). Les Pays-Bas ont annoncé un soutien à l’Ukraine de 2,5Mds€ en 2023.

Dans le domaine de la sécurité et du maintien de la paix, ils sont actifs dans les enceintes internationales de lutte contre le terrorisme. Membres engagés de la Coalition internationale contre Daech, ils ont aussi exercé la co-présidence du Global Counterterrorism Forum (fondé en 2011) de 2015 à 2019.

Sur la scène internationale, ils soutiennent un rôle renforcé et unifié des Européens dans la résolution des conflits (Proche-Orient, Libye, Haut-Karabagh) et la défense des droits de l’Homme (Chine, Turquie). Les Pays-Bas participent par des contingents de personnels à des missions de maintien de la paix de l’ONU, telles que celles entre Israël et la Syrie (UNDOF) et entre le Liban, la Syrie et Israël (UNTSO). Membre de l’OTAN, l’armée néerlandaise est présente en Lituanie et en Roumanie, au sein des missions de « Enhanced Forward Presence ». Au sein de l’UE, ils participent à l’opération Atalante.

Membre de l’Alliance Sahel, les Pays-Bas animent aux côtés de la Banque Africaine de Développement, le groupe transversal « climat », l’un des plus dynamiques de l’Alliance. L’ouverture relativement récente d’ambassades à Ouagadougou (Burkina Faso, 2019) et à Niamey (Niger, 2020) témoigne du renforcement de cet engagement dans la région. Le Sahel, qui ne constituait pas une priorité, fait l’objet d’investissements renforcés en matière de sécurité et de stabilité (notamment contre-terrorisme et réduction des flux migratoires), malgré le retrait de la MINUSMA en 2019. Il fait partie des 4 régions de concentration de la coopération néerlandaise et le montant de l’aide publique néerlandaise au développement croit. Les priorités portent sur : i) l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles, ii) le soutien à la croissance et à l’investissement, iii) la sécurité alimentaire, le développement agricole, l’approvisionnement en eau et les énergies renouvelables, iv) renforcement des capacités et de la légitimité des instances de sécurité.

Union européenne - Membre fondateur de la Communauté européenne, les Pays-Bas ont été très impliqués dans la construction européenne. Après un scepticisme marqué pendant plusieurs années à l’égard du projet européen (rejet du Traité constitutionnel en juin 2005, percée du parti populiste d’extrême droite PVV, rejet par référendum d’initiative populaire de l’accord d’association avec l’Ukraine en avril 2016), les Pays-Bas se sont positionnés sous le gouvernement Rutte IV en faveur du renforcement de la place de l’Europe sur la scène internationale.

À la suite des conclusions de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, les Pays-Bas se sont montrés ouverts à une modernisation du Pacte de stabilité et de croissance, ainsi que, si nécessaire, à une révision des traités, même si le cadre existant est privilégié. Leurs priorités à l’échelle communautaire sont l’État de droit, l’autonomie stratégique et le climat. Les Néerlandais sont par ailleurs de fervents défenseurs d’une action européenne et internationale renforcée en matière de cybersécurité. S’agissant de la neutralité carbone, l‘accord de coalition insistait tout particulièrement sur les objectifs climatiques et les moyens d’y parvenir. Cette ambition se traduit au niveau national par une volonté de diversifier leur mix énergétique, notamment grâce au nucléaire civil et à l’éolien en mer, pour lequel d’importants investissements ont été annoncés notamment par le biais du plan de relance post-Covid de l’UE.

Coopération au sein du Benelux - Une déclaration des trois pays en 2012 a formalisé le renforcement de leur coopération militaire. En 2014, les trois ministres des Affaires étrangères ont signé à La Haye un nouveau traité sur la coopération transfrontalière. Une déclaration d’intention relative au développement d’une coopération plus étroite entre la France et les États de l’Union Benelux a été signée en 2018 à Bruxelles. Elle permet à la France et aux États de l’Union Benelux d’affirmer leur volonté de donner un nouvel élan à leur coopération transfrontalière, en particulier dans les domaines du développement économique, du développement durable, de l’innovation, du numérique et de la culture. Dans le cadre de la crise sanitaire, les pays se sont coordonnés notamment sur le volet de la mobilité, appelant à une coordination poussée. Le plan d’action de 2022 met notamment l’accent sur les synergies avec les régions voisines en plus de la sortie de la pandémie et un « Benelux vert, sûr et compétitif ». Les Pays-Bas exercent en 2023 la présidence tournante et ont pour priorités i) le marché intérieur, ii) l’écologisation, en particulier la transition énergétique durable, iii) la coopération transfrontalière et iv) la sécurité.

Situation économique

PIB (2021) : 764,4 Mds €
PIB par hab. (2021) : 65 180 €/ habitant
Taux de chômage (2023) : 3,5 %
Taux d’inflation (2022) : 11,6%
Déficit public (2021) : 2,61 % du PIB
Dette publique (2021) : 50 % du PIB
Part des secteurs d’activités :

  • agriculture : 1,9 %
  • industrie : 20 %
  • services : 78,2 %

Avec un PIB par habitant supérieur d’un tiers à la moyenne européenne, les Pays-Bas sont le 5è pays le plus riche de l’UE. La crise sanitaire a cependant interrompu son cycle de forte croissance, avec une récession de -3,9% en 2020. L’économie a toutefois rebondi depuis 2021 (+4,9% et 4,5% en 2022), notamment grâce à une exposition faible aux marchés russe et ukrainien. Le chômage reste faible (3,5% en février 2023). La consommation privée est toutefois impactée par les fortes tensions inflationnistes (+11,6% en 2022) causée en partie par sa dépendance au gaz.

Les Pays-Bas sont un acteur de premier plan du commerce mondial et de l’industrie, et les points forts de l’économie néerlandaise concernent l’agroalimentaire, la distribution, la chimie/pharmacie, l’électronique, les produits pétroliers, la logistique et le transport ainsi que les services financiers. Le gouvernement néerlandais investit ainsi dans ce qu’il a défini comme les 9 secteurs clés de l’économie néerlandaise : la haute technologie, la gestion de l’eau, la chimie, l’énergie, l’industrie créative, l’agroalimentaire, l’horticulture, la santé et les sciences et la logistique.

Les Pays-Bas jouent un rôle très important comme plateforme d’échange de l’UE avec le reste du monde, grâce au port de Rotterdam notamment, premier port de l’UE (467,4M de tonnes en 2022). L’Union européenne est de loin le principal partenaire commercial des Pays-Bas, dont les échanges commerciaux avec les États-Unis et la Chine sont également très dynamiques. Le Royaume-Uni reste toutefois leur premier partenaire hors-UE. Les échanges sont traditionnellement déficitaires avec la Chine et les États-Unis, et excédentaires avec les pays de l’UE, excédent alimenté pour une part importante par les activités de transit (42% du total d’exportations). En 2022, l’UE représentait 55% du volume d’échanges de biens, dont 66% d’export, et 45% des importations néerlandaises.

Les échanges de biens néerlandais sont intenses dans le secteur des produits alimentaires, chimiques, d’appareils électriques et électroniques et d’hydrocarbures. Ceux de la chimie et de l’agroalimentaire ne représentent ainsi qu’un peu plus du quart des échanges de biens, mais ce sont eux qui dégagent l’essentiel de l’excédent commercial néerlandais. S’agissant des services, les principaux secteurs d’activité sont les services aux entreprises, de transports, de TIC et liés à l’utilisation de la propriété.

Consulter la fiche pays économique Pays-Bas sur le site du Trésor

Mise à jour : 21.07.2023

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