Présentation de la Mauritanie

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Présentation du pays

MAURITANIE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République islamique de Mauritanie
Nature du régime : République islamique
Chef de l’Etat : Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani depuis le 1er août 2019
Premier ministre : Mohamed Ould Bilal depuis le 6 août 2020
Fête nationale : 28 novembre, fête de l’indépendance

Données géographiques

Capitale : Nouakchott
Villes principales : Nouakchott, Nouadhibou, Rosso, Kiffa, Kaédi
Superficie : 1 030 700 kilomètres carrés
Monnaie : ouguiya (MRU) en vigueur depuis le 1er janvier 2018, 1 MRU = 0,027 EUR (en mars 2023)
Langue officielle : arabe. Langues nationales : arabe, pulaar, soninké, wolof.

Données démographiques

Population : 4,6 millions d’habitants (Banque mondiale, 2021)
Densité : 4,5 habitants au kilomètre carré (Banque mondiale, 2020)
Taux de croissance démographique : 2,6 % (Banque mondiale, 2021)
Croissance de la population urbaine : 4 % (Banque mondiale, 2021)
Espérance de vie à la naissance : 65 ans (Banque mondiale, 2020)
Taux d’achèvement de l’école primaire : 73 % (Banque mondiale, 2020)
Indice de développement humain : 158e sur 189 (PNUD, 2021)
Religions : islam 99 % (religion officielle)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

La Mauritanie se distingue dans l’espace sahélien par sa stabilité sécuritaire et politique. Ces dernières années, grâce à une approche globale reposant sur (i) le renforcement de l’appareil sécuritaire et de renseignement, (ii) une politique de désenclavement et de renforcement de la présence de l’Etat sur les territoires, et (iii) des initiatives de cohésion sociale et de dialogue religieux, la Mauritanie est devenu l’un des pays les plus sûrs du Sahel, n’ayant connu aucun incident significatif depuis 2011. La situation dans la sous-région et en particulier au Mali voisin continue toutefois d’exposer la Mauritanie à des risques d’infiltration de groupes terroristes.

Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a été élu président de la République islamique de Mauritanie avec 52 % des suffrages en juin 2019. Les autres candidats ont reçu 18,5 % des voix (Biram Dah Abeid), 17,8 % (Sidi Mohamed Ould Boubacar), 8,7 % (Kane Hamidou Baba), 2,4 % (Mohamed Ould Maouloud) et 0,4 % (Mohamed El-Wavi).

La communauté internationale a salué la transition pacifique et démocratique réalisée par la Mauritanie. Le président Ghazouani succède ainsi au président Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivé à la tête du pays en 2008 suite à un coup d’état puis élu en 2009. Au cours de ses deux quinquennats, l’ex-président Aziz a engagé - notamment aux côtés de l’actuel président, qui a été chef d’état-major général des armées, puis ministre de la Défense - la Mauritanie avec succès dans la lutte contre la menace terroriste, malgré la crise au Mali voisin.

Fort de ces acquis dans le domaine sécuritaire, le président Ghazouani s’est fixé comme priorités l’unité nationale et la cohésion sociale à travers la lutte contre la pauvreté, le développement économique, ainsi que le rattrapage en faveur des composantes les plus défavorisées de la population. Ce mandat a été confié à la nouvelle agence gouvernementale « Taazour », organisme chargé de la lutte contre l’exclusion et les inégalités. Ces défis ont néanmoins été accentués par les conséquences socio-économiques de la pandémie de la COVID-19 puis de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le Président Ghazouani a accepté, début 2021, d’organiser une concertation nationale visant à débattre avec l’opposition et la société civile de différentes problématiques (processus démocratique, unité nationale, bonne gouvernance, préservation de l’environnement et la lutte contre les effets du changement climatique, protection des intérêts supérieurs du pays). Mécontent de la lenteur de la mise œuvre de son programme présidentiel, le Président Ghazouani a procédé à plusieurs remaniements ministériels, en 2021 et 2022, visant à dynamiser l’action du gouvernement. La concertation nationale acceptée par le président Ghazouani n’a finalement pas eu lieu et a évolué vers des concertations thématiques. Ainsi, un processus de concertation a été conduit par le ministre de l’Intérieur avec les partis politiques et a permis d’aboutir, au mois de septembre 2022, à un consensus sur le lancement des préparatifs des futures élections législatives, régionales et municipales qui se tiendront le 13 mai 2023 (2nd tour le 27 mai), avant l’élection présidentielle prévue à l’été 2024.

En août 2020, la justice mauritanienne a été saisie des conclusions d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur la gestion des affaires publiques pendant les deux quinquennats du Président Aziz (2009-2019). Dans ce cadre, le parquet de Nouakchott a décidé, le 11 mars 2021, de poursuivre l’ancien Président Aziz, ainsi que deux de ses anciens premiers ministres, des anciens ministres, des hommes d’affaires et certains de ses proches, pour des faits de corruption, de blanchiment d’argent, ou encore d’enrichissement illicite. Le procès historique et très médiatisé de l’ancien président et de ses co-accusés a débuté le 25 janvier 2023.

Politique étrangère

La politique extérieure de la Mauritanie est marquée par sa situation géographique, à la confluence des régions nord-africaines et de l’espace subsaharien. Nouakchott s’engage activement dans la sécurité collective en Afrique, notamment par le biais de ses casques bleus en République Centrafricaine et son rôle au sein du G5 Sahel, créé en 2014 avec le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et le Mali. La Mauritanie héberge ainsi le Secrétariat Exécutif ainsi que le Collège de Défense du G5 Sahel. A la suite du sommet de Pau du 13 janvier 2020, la Mauritanie avait accueilli, le 30 juin 2020, le sommet de Nouakchott. Elle a repris la présidence de l’organisation lors du sommet de N’Djamena des 20-21 février 2023, avec comme principal objectif la redynamisation de la structure, affectée par le départ du Mali en mai 2022.

Membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine en 1963, puis de l’Union africaine, la Mauritanie est partie au processus de Nouakchott, un mécanisme de renforcement de la coopération sécuritaire entre les pays du Sahel et l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) dans la région, qui regroupe onze Etats sous l’égide de l’Union africaine. La Mauritanie a par ailleurs adhéré à la Ligue arabe en novembre 1973 et participé à la création de l’Union du Maghreb arabe en février 1989. Le pays est membre de l’Organisation de la coopération islamique depuis sa création en septembre 1969, ainsi que de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

En Afrique subsaharienne, la Mauritanie est liée par un accord d’association à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qu’elle a quittée en décembre 1999. Elle participe à des organisations ad hoc dont l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), la Grande Muraille Verte, dont elle héberge l’agence panafricaine, ou le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel.

La Mauritanie participe enfin aux instances euro-méditerranéennes. Depuis 1990, elle est impliquée dans le dialogue 5 + 5. Associée au processus de Barcelone dès novembre 1995, elle en est devenue membre à part entière en novembre 2007, tout en continuant d’appartenir au groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique concernés par l’accord de Cotonou de juin 2000 qui est le cadre général dans lequel s’inscrit la relation entre l’UE et les pays ACP. Elle est également partie au dialogue méditerranéen de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord créé en décembre 1994.

Situation économique

L’économie mauritanienne est structurellement volatile car dépendante des cours internationaux des minerais . Après une récession en 2020 (-0,9%) et un léger rebond en 2021 (+2,4%), la croissance économique de la Mauritanie aura été robuste en 2022 à 5,2% grâce à la bonne performance et un effet rebond du secteur extractif et en particulier la production d’or (qui avait été fortement affectée par un incendie en 2021) ; ainsi que par la performance du secteur agricole du fait d’un hivernage abondant. Selon la Banque mondiale, la croissance fléchirait légèrement en 2023, à 4,5%. La place du secteur privé comme moteur de la croissance reste cependant trop faible pour créer une croissance inclusive et créatrice d’emplois.
La Mauritanie est également touchée par le contexte inflationniste mondial, avec une forte inflation en 2022 estimée à 9,5% en moyenne annuelle, avec un pic lors du dernier trimestre de 2022 autour de 13% en glissement annuel. Les prévisions pour 2023 estiment l’inflation à 8% en moyenne selon la BM. En mars 2023, l’indice général des prix à la consommation affichait +10,2% et +11% pour le poste « produits alimentaires et boissons non-alcoolisées ». Cette inflation est principalement importée (augmentation des prix des matières premières, du fret…).

Les perspectives économiques à moyen-terme sont bonnes. En dépit d’un ralentissement anticipé à 4,3% en 2023, le FMI table par la suite sur des taux de croissance à la hausse jusqu’en 2025, atteignant 5,7% en 2024 puis 6,6% en 2025. La croissance sera tirée par le secteur extractif (+8,3% en 2023, +11,1% en 2024, +14% en 2025) à travers l’augmentation des cours de l’or et les premières recettes d’exportation du gaz (champ GTA) à partir de 2024 et la mise en place de réformes structurelles. D’autres projets, de PPP, de production d’hydrogène (Nour et Aman), ou d’uranium (TIRIS) offrent des perspectives économiques favorables à plus long terme, bien que plus incertaines. La sécheresse, la volatilité des cours mondiaux ou l’absence d’amélioration du climat des affaires sont autant de facteurs de risque pour le pays.

Au contraire de nombreux pays africains, la situation de la dette mauritanienne s’est améliorée. Le niveau de la dette publique totale de la Mauritanie est relativement stable depuis fin 2021 : il est passé de 49,1% du PIB en 2021, à 48,4% en 2022 et pour atteindre 50% du PIB en moyenne sur 2023-2024. Le risque d’endettement de la Mauritanie étant passé d’élevé à modéré en janvier 2023, le pays a obtenu le 25 janvier 2023 un accord du FMI d’un montant de 86,9 millions de dollars au titre du mécanisme élargi de crédit en appui aux réformes des autorités mauritaniennes visant à préserver la stabilité macroéconomique, à renforcer les cadres de politique budgétaire et monétaire et à améliorer la gouvernance. La Mauritanie compte également la Banque Mondiale, l’Union Européenne et la Banque Africaine de Développement parmi ses bailleurs de fonds.

La Mauritanie fait partie des 19 pays prioritaires de la politique française de développement définis par le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) de février 2018. La France s’est engagée à concentrer dans ces pays la moitié de l’effort en subvention de l’Etat et les deux-tiers des subventions mises en œuvre par l’AFD autour de cinq priorités : santé, éducation, climat, stabilité internationale et égalité femmes-hommes. Trente projets de l’AFD sont actuellement en cours d’exécution en Mauritanie, pour une valeur de 194M€, et l’AFD prévoit en 2023 d’engager 34M€ en subventions, 18M€ de fonds déléguées par l’UE et de relancer les financements en prêt à l’Etat (40M€), à la suite du passage du risque d’endettement de la Mauritanie à modéré.

Mise à jour : 2 Mai 2023

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