Relations bilatérales

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Relations politiques

La France et le Japon ont célébré en 2018 le 160e anniversaire de leurs relations diplomatiques. Le Japon est un partenaire stratégique pour la France en Asie. Notre relation bilatérale s’est renforcée ces dernières années pour s’élever en 2013 au rang de « partenariat d’exception ».

Le Japon et la France portent sur la scène internationale les mêmes valeurs de liberté, de démocratie, de droits de l’Homme et de respect de l’État de droit. Ils sont tous deux attachés aux principes de la charte des Nations unies, au respect du droit international, à la résolution pacifique des différends. La France et le Japon possèdent des stratégies convergentes dans l’Indopacifique et sont engagés en faveur de la paix et de la stabilité dans la région.

Le partenariat franco-japonais s’inscrit dans le cadre d’une feuille de route bilatérale pour 2023-2027.

Ce document s’articule autour de cinq priorités :

  • 1/ coopération dans l’Indopacifique,
  • 2/ coopération et dialogue sur les enjeux de sécurité et de défense,
  • 3/ économie, sciences et technologies,
  • 4/ enjeux globaux et gouvernance mondiale,
  • 5/ culture, recherche et éducation, échanges humains, sport.

Des échanges sur les questions stratégiques se tiennent par ailleurs à intervalles réguliers alternativement en France et au Japon. Ils s’articulent autour d’un dialogue politico-militaire au niveau des ministres des Affaires étrangères et de la Défense (« 2+2 »), dont le dernier a eu lieu le 9 mai 2023. De nombreux dialogues bilatéraux sectoriels existent également (dialogue maritime global, cyber, espace, Indopacifique…).

En matière de Défense, la coopération avec le Japon s’inscrit dans un schéma global qui vise à valoriser notre présence militaire dans le Pacifique et à encourager Tokyo à contribuer davantage aux efforts internationaux en matière de sécurité. La coopération opérationnelle entre forces armées françaises et japonaises, à l’occasion d’escales et d’exercices conjoints, vise à renforcer l’interopérabilité entre les forces armées des deux pays. Elle s’appuie notamment sur un accord de soutien logistique mutuel (ACSA) entré en vigueur en 2019.

Présence française

11 121 ressortissants français étaient inscrits en mars 2023 au registre des Français de l’étranger tenu par l’ambassade de France au Japon.

36 104 citoyens japonais résidaient en France en octobre 2022.

Visites

Dans le cadre du lancement de la présidence japonaise du G7, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a effectué le 9 janvier dernier son premier déplacement en France depuis sa prise de fonctions. Le président Macron s’est rendu à Tokyo à l’occasion des Jeux olympiques fin juillet 2021 puis pour le Sommet du G7 de Hiroshima (19-21 mai 2023). La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna s’est quant à elle rendue au Japon afin de participer aux deux ministérielles G7 Affaires étrangères, à Karuizawa (16-18 avril 2023) puis à Tokyo (7-8 novembre 2023).

Relations économiques

Avec 16 Mds € d’échanges bilatéraux en 2021, le Japon est notre deuxième partenaire commercial en Asie après la Chine. Tandis que nos importations se concentrent à 60% sur les équipements et le transport, nos exportations sont plus diverses (agro-alimentaire, produits pharmaceutiques, chimiques et textiles). La France est le 13e fournisseur du pays, avec une part de marché de 1,37%. La signature de l’Accord de partenariat économique (APE) entre l’UE et le Japon, entré en vigueur le 1er février 2019, a eu un impact positif sur notre commerce extérieur avec l’archipel (notamment sur les exportations de vins et de produits laitiers), même si sa mise en œuvre intégrale demeure un enjeu (présence résiduelle de barrières non-tarifaires). En 2020, la COVID a entraîné une chute de près d’un quart de nos échanges commerciaux. L’année 2021 a marqué une reprise, avec une augmentation de 15.6% des exportations vers le Japon par rapport à leur niveau de 2020.

De nombreux groupes français ont des filiales sur le sol japonais (AXA, Veolia, Sanofi, Valeo, l’Oréal, Air Liquide) et inversement (Toyota, NTN, Ricoh, Fast Retailing, Bridgestone). Le stock d’investissements français dans le pays s’élève à 17 566 M € en 2021 (-34% par rapport à 2017). Le Japon est le premier investisseur asiatique en France (850 entreprises pour 91 000 salariés, surtout dans l’industrie automobile, le commerce, l’électronique) et le huitième pays pour la création d’emplois en 2020. Le Japon est, par ailleurs, un partenaire essentiel dans le domaine du nucléaire civil. Plus généralement, l’objectif de neutralité carbone nous offre des perspectives de coopération (environnement, renouvelables, finance verte…).

Coopération culturelle et scientifique et technique

Dans le domaine des industries culturelles et créatives (ICC), le Japon compte parmi les marchés les plus importants (3e marché mondial pour le cinéma, la musique et le jeu vidéo, 4e marché mondial pour le livre). De nombreuses actions de promotion sont menées dans les différents secteurs tels que le cinéma, la musique, l’édition, ainsi que le design, la mode et le jeu vidéo/E-sport/VR, en relation étroite avec les opérateurs français concernés (Unifrance, CNM, BIEF, CNL, Institut français, SNJV etc.).

Dans le domaine du nucléaire civil, les deux pays entretiennent un partenariat de plus de 30 ans, coopérant sur les technologies des réacteurs, le cycle du combustible, la gestion des déchets radioactifs, le démantèlement et l’assainissement.

La coopération universitaire et scientifique franco-japonaise s’organise autour de plus de 900 accords entre établissements d’enseignement supérieur et organismes de recherches français et japonais. On dénombre également 34 d’accords de doubles-diplômes (dont 70% concernent les sciences de l’ingénieur). La coopération scientifique et technologique est au cœur des partenariats avec le Japon, qui consacre 3,4% de son PIB à la R&D (2020), contre 2,2% en France. Les priorités en matière de recherche et innovation dans le cadre de la coopération sont fixées tous les deux ans par la tenue d’un Comité Consultatif Franco-Japonais (CCFJ – COMIX). La mobilité des chercheurs et des étudiants reste une priorité dans ce cadre, et elle bénéficie de programmes de soutiens spécifiques développés par des structures d’état japonaises (JST, JSPS notamment) en coopération avec les Ministères français (MEAE, MESRI). Le CNRS est très implanté au Japon avec 9 IRL (International Research Lab).

Plus de 65 projets de coopération décentralisée associent aujourd’hui les collectivités territoriales françaises et japonaises, dont une quarantaine sous la forme de jumelages (source : Atlas de la coopération décentralisée). Ils permettent de traiter de sujets concrets d’intérêt commun, principalement dans les thématiques de la culture, de l’attractivité des territoires ou encore de la jeunesse.

Le partenariat entre les agences spatiales française et japonaise s’articule autour de projets ambitieux, tels que l’exploration des lunes de Mars avec la mission MMX et le développement de technologies de lanceur réutilisable avec le démonstrateur Callisto.

Autres types de coopérations

Outil important de la coopération universitaire franco-japonaise, la convention de reconnaissance mutuelle des études, des diplômes et des crédits offre une grille de lecture des diplômes des deux pays et permet d’établir des correspondances de niveau d’études. Signée à Paris le 5 mai 2014 par la CPU, la CDEFI et la JANU en présence de l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe et de l’ancien président de la République française François Hollande, elle a été renouvelée au printemps 2022. Elle permet aux étudiants japonais dont la scolarité n’est pas sanctionnée par un « baccalauréat » de s’inscrire en première année de licence en France (sous certaines conditions). A l’inverse, elle offre la possibilité aux titulaires d’une licence française de s’inscrire en shûshi (équivalent licence) au Japon. Elle vise également à faciliter les échanges d’étudiants entre le Japon et la France et à en accroître le flux.

Mise à jour : 08.12.2023

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