Présentation de l’Iran

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IRAN {JPEG}

Présentation du pays

Données générales

Nom officiel : République islamique d’Iran
Nature du régime : République islamique
Chef de l’État et du Gouvernement : M. Ebrahim Raïssi, Président de la République islamique d’Iran

Données géographiques

Superficie : 1 648 000km2
Capitale : Téhéran
Villes principales : Machhad, Ispahan, Tabriz, Karaj
Langue officielle : Persan
Langues courante (s) : kurde, baloutchi, turc azéri, arabe
Monnaie : Rial (1 euro = 46 259 rials en juillet 2023)
Fête nationale : 11 février (révolution islamique)

Données démographiques

Population (2021) : 87.92 millions d’habitants
Densité : 53 hb/ km²
Croissance démographique (2021) : 0.7 % (Banque Mondiale)
Espérance de vie (2020) : 75 ans (Banque Mondiale)
Taux d’alphabétisation (2021) : 89 % pour les Iraniens de plus de 15 ans (Banque Mondiale)
Religion (s) : musulmans (99,8 %), en très grande majorité chiite, musulmans sunnites, bahaïs (religion interdite, 300 000 à 350 000), chrétiens (117 700), zoroastriens (25 271), juifs (8 300).
Indice de développement humain : 0,774 (76ème rang mondial en 2021)

Données économiques

PIB (2022) : 388 milliards $ (Banque Mondiale)
PIB par habitant (2021) : 4408 $ (Banque Mondiale)
Croissance annuelle (2021) : 2,8 % (Banque Mondiale)
Taux de chômage (2022) : 8,2 % (Centre national des statistiques)
Taux d’inflation (2022) : 45,7% (Centre national des statistiques)
Solde budgétaire (2022) : - 4% du PIB
Balance commerciale (2022) : -6,5 Mds USD
Exportations de pétrole (2022) : 1,2 Mb/j
Principaux partenaires commerciaux : Chine, Irak, Emirats arabes unis, Turquie
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB en 2022 (Office national des statistiques)

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2017 Banque Mondiale) :

  • agriculture : 6 %
  • industrie : 38,9 %
  • services : 55,1 %

Enfin, le RIAL était le 16 juillet 2023 à 52 000 RI / 1 EUR
L’annonce le 8 mai 2018 du retrait formel des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien (Plan d’Action Global Commun, PAGC) et la réintroduction progressive des sanctions américaines suspendues dans le cadre de l’accord, ont eu de lourdes conséquences sur l’économie iranienne. Ces sanctions visent des secteurs clés de l’économie iranienne (énergie, transport, finances). Les principaux investisseurs étrangers se sont retirés du pays et le niveau des échanges commerciaux a chuté de manière spectaculaire

Source : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/Pays/iran

Présence française

Site internet de l’ambassade : https://ir.ambafrance.org/
Consulat(s) : Téhéran
Communauté française : 1 077 personnes (dont 784 à Téhéran)
Communauté iranienne en France : 10 100 personnes

Éléments d’actualité

Politique intérieure

La République islamique d’Iran, proclamée le 1er avril 1979, est un régime revendiquant une double légitimité religieuse et populaire. Elle tient compte de la loi islamique (charia) et repose sur le principe de la tutelle du jurisconsulte (velayat-e faqih) : la Constitution iranienne place l’ensemble des institutions (politiques, judiciaires, militaires et médiatiques) sous l’autorité du Guide suprême de la Révolution islamique. Cette fonction est assumée depuis le décès de l’ayatollah Khomeyni en juin 1989 par l’ayatollah Khamenei.

Le Président de la République islamique d’Iran, Ebrahim Raïssi exerce certaines fonctions de chef d’État (signature des traités, accréditation des ambassadeurs, etc.) et assume celles de chef de gouvernement ; il peut être destitué par le Guide ou le Parlement. M. Raïssi a été élu à la présidence de la République islamique, dès le premier tour du scrutin, le 18 juin 2021, avec 72% des suffrages exprimés (14% de votes blancs) et une abstention atteignant 51% des inscrits. Issu de l’aile dure des conservateurs, il était le favori du scrutin. Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2017, Ebrahim Raïssi a fait carrière au sein de l’autorité judiciaire iranienne, jusqu’à la diriger de 2019 à 2021.

Les élections du Majles (assemblée consultative islamique) en 2020 ont donné lieu à une large victoire des conservateurs, au détriment des réformistes qui ont perdu leur majorité. Ces élections ont été marquées par le rejet de plus 6 800 candidatures sur 14 000 par le Conseil des gardiens de la Constitution, composé pour moitié de clercs directement nommés par le Guide suprême. 90% des membres de l’Assemblée précédente n’ont pas été autorisés à se présenter à leur propre succession.

Le 16 septembre 2022, Mahsa Amini, jeune femme de 22 ans d’origine kurde, est décédée à la suite de son arrestation par la police des mœurs iranienne pour port du voile non conforme. Un large mouvement de contestation populaire s’est par la suite étendu à tout le territoire iranien. Selon les derniers bilans de l’ONG Iran Human Rights, plus de 500 manifestants ont été tués par les forces de sécurité iraniennes et près de 20 000 personnes ont été arrêtées. Une vingtaine de personnes a été condamnée à mort et sept ont été exécutées.

Politique étrangère

L’Iran et l’accord de Vienne sur son programme nucléaire (Plan d’Action Global Commun, souvent cité sous l’acronyme anglais JCPoA) - Après un an et demi de négociations, le Coordonnateur du PAGC a présenté début août 2022 un ensemble de textes définitifs permettant à l’Iran de revenir au respect de ses engagements au titre du PAGC et aux États-Unis de redevenir participants à l’accord, après leur départ en 2018. L’Iran a cependant décidé de lier la conclusion d’un accord au règlement de questions soulevées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur la mise en œuvre par l’Iran de ses obligations au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et de son accord de garanties généralisées conclu avec l’AIEA, à la suite de la découverte de particules de matière fissile sur plusieurs sites non déclarés par l’Iran à l’Agence. Les rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) font état de la poursuite extrêmement préoccupante des activités nucléaires de l’Iran. Nous demeurons pleinement mobilisés pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Nous nous coordonnons avec nos partenaires internationaux pour trouver une solution diplomatique à la situation actuelle.

L’Iran, la Chine et la Russie
- L’Iran a confirmé depuis l’élection d’Ebrahim Raïssi en 2021 sa volonté de faire de la Chine et de la Russie des partenaires stratégiques pour atténuer son isolement international et contourner les sanctions américaines. L’Iran est devenu membre permanent de l’Organisation de Coopération de Shanghai le 4 juillet 2023. Un pacte de coopération stratégique et commerciale de 25 ans entre Pékin et Téhéran a été conclu le 27 mars 2021 par les ministres des affaires étrangères iranien et chinois. La Chine est le premier investisseur étranger dans le pays. Ebrahim Raïssi s’est rendu en visite d’État à Pékin du 14 au 16 février 2023, une première depuis 23 ans pour un Président iranien.

L’Iran affiche également sa proximité avec la Russie, notamment dans les domaines économique et militaire. Le Président Raïssi s’est rendu en visite d’État à Moscou les 19 et 20 janvier 2022 alors que Vladimir Poutine s’est rendu à Téhéran le 19 juillet 2022, pour son premier déplacement en dehors de l’ex-URSS après le début de la guerre d’invasion russe en Ukraine. A l’été 2022 des rapports ont révélé que l’Iran avait pris la décision de livrer des drones militaires à la Russie, en violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies. Leur utilisation est confirmée depuis cette date dans la guerre d’agression que conduit la Russie en Ukraine, en particulier pour cibler les populations et des infrastructures civiles. Depuis 2019, la Chine, la Russie et l’Iran ont mené plusieurs exercices militaires conjoints, dans le Golfe Persique et en mer d’Oman.

Le dernier exercice en date a eu lieu en mars 2023.

L’Iran et l’Union Européenne (UE) – L’Iran fait l’objet de mesures restrictives de la part de l’UE, au titre de différents régimes de sanctions, visant, dans le cadre d’une approche politique intégrée, à persuader l’Iran de se conformer à ses obligations internationales. Les sanctions européennes sont de deux types : (i) les mesures de transposition des sanctions adoptées par le Conseil de Sécurité des Nations unies ; (ii) les mesures européennes autonomes. Deux régimes principaux sont spécifiquement consacrés à l’Iran :

Régime droits de l’Homme Iran : mis en place en 2011, il vise les personnes impliquées dans des actions de répression et de violation des droits de l’Homme. Il consiste en des mesures de gels d’avoirs, restrictions sur les visas. Depuis 2012, il inclut un embargo sur l’exportation d’équipements pouvant être utilisés à des fins de répression interne ou d’interception des télécommunications ;
Régime armes de destruction massive (ADM) : mis en place afin de lutter contre la prolifération des ADM, en transposition des résolutions du CSNU et avec un volet autonome permettant d’aller au-delà de celles-ci. Il comprend : (i) des mesures sectorielles et individuelles économiques ainsi que (ii) des mesures directement liées à la prolifération. Ces sanctions consistent en un gel d’avoirs financiers, une interdiction de mise à disposition de ressources économiques ainsi qu’une interdiction d’entrer sur le territoire européen.

Depuis septembre 2022, la France et ses partenaires européens ont ainsi adopté neuf trains successifs de sanctions, visant 138 individus et 33 entités responsables des graves violations des droits de l’Homme commises par les autorités iraniennes dans le cadre de la répression du mouvement suscité par la mort de Mahsa Amini. Dans le contexte de la guerre d’agression russe en Ukraine et dès octobre 2022, l’UE a également adopté trois trains de sanctions à l’encontre d’individus et d’entités iraniennes impliqués dans le transfert de drones de l’Iran à la Russie, sur le fondement du régime de sanctions consacré à l’intégrité territoriale de l’Ukraine territoriale (décision 2014/145/PESC du Conseil du 17 mars 2014 et règlement (UE) 269/2014 du Conseil du 17 mars 2014), qui permet notamment de désigner des individus et entités qui compromettent ou menacent l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine.

Le Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne a adopté le 12 décembre 2022 des conclusions sur l’Iran, renouvelant le cadre stratégique de la relation de l’Union européenne avec l’Iran et le positionnement de l’UE à l’égard de Téhéran. Elles établissent un cadre d’action par lequel l’UE s’oppose à la répression violente des manifestations, à la poursuite de son programme nucléaire et balistique en violation du PAGC et de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU), aux actions de déstabilisation régionale et internationale y compris les transferts de drones à la Russie, ainsi qu’à la multiplication des actes hostiles des autorités iraniennes à l’égard des pays européens, notamment par la politique de détentions arbitraires de ressortissants des États membres, dont plus d’une vingtaine sont actuellement dans les prisons iraniennes, dont des Français.

Enfin, le Conseil des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne a adopté le 20 juillet 2023 un nouveau régime autonome de sanctions européennes ciblant spécifiquement le soutien militaire de l’Iran à la guerre d’agression russe contre l’Ukraine.

L’Iran et son environnement régional - L’Iran cherche à afficher une politique de bon voisinage envers les pays du Golfe. Le 10 mars 2023, l’Iran et l’Arabie saoudite ont annoncé, depuis Pékin, la reprise de leurs relations diplomatiques et commerciales, interrompues depuis 2016. Le 6 avril, les ministres des affaires étrangères iranien et saoudien se sont rencontrés à Pékin. Téhéran a également renoué diplomatiquement avec les Émirats arabes unis (retour d’un ambassadeur émirien à Téhéran en 2022 puis d’un ambassadeur iranien à Abou Dabi en 2023).

Le soutien de l’Iran à ses alliés régionaux dans le monde arabe (régime de Bachar al-Assad, Hezbollah, milices chiites irakiennes, Houthis, certains groupes palestiniens) demeure toutefois une priorité stratégique de la République islamique d’Iran qui fragilise toute désescalade régionale durable.

En Irak, les liens politiques, économiques et sécuritaires entre l’Iran et l’Irak sont particulièrement étroits depuis l’intervention américaine de 2003 et Bagdad dépend en partie de Téhéran pour sa sécurité alimentaire et énergétique. L’Irak, à majorité chiite, est un maillon essentiel dans le corridor géographique qui relie l’Iran à la Syrie puis au Liban.

En Syrie, l’Iran a apporté un appui crucial à Bachar al-Assad dès le déclenchement de la guerre, appui qui se traduit par un engagement financier massif, des livraisons d’armes et l’envoi de conseillers militaires iraniens auprès de l’armée syrienne. Alors que le régime syrien a réussi à reprendre en main une large partie du territoire, l’Iran cherche aujourd’hui à pérenniser son influence dans le pays en renforçant sa présence sur les plans économique, démographique, culturel et social.

Au Liban, le soutien au Hezbollah et son approvisionnement en matériel militaire est une priorité stratégique pour l’Iran. Il permet au régime de mettre en application son objectif de diffusion de la révolution islamique, et de maintenir une pression sur Israël.

Au Yémen, les Houthis, groupe armé contrôlant la capitale et la majeure partie de l’Ouest du pays, reçoivent un appui limité mais réel de Téhéran. La République islamique a fortement condamné l’action de la coalition menée par l’Arabie saoudite dans le pays.

Mise à jour : 22.08.23

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