Présentation de l’Équateur

Partager

Présentation du pays

ÉQUATEUR {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République de l’Equateur
Nature du régime : République présidentielle
Chef de l’Etat : M. Guillermo LASSO (né le 16 novembre 1955)

Données géographiques

Superficie : 256 370 km²
Capitale : Quito (2,01 millions d’habitants -2020)
Villes principales : Guayaquil (2,7 millions d’habitants), Cuenca (0,32 millions d’habitants)
Langue officielle : espagnol (93 % de la population)
Langues amérindiennes : kichua (4 %), shuar
Monnaie : USD (dollar américain)
Fête nationale : 10 août

Données démographiques

Population : 17,56 millions d’habitants (2021)
Croissance démographique : 1,5 % par an (Banque mondiale 2017)
Espérance de vie : 76,33 ans (Banque mondiale, 2016)
Taux d’alphabétisation : 94,46 % (PNUD, 2005-2015)
Religions : catholique (74 %), protestante (10 %)
Indice de développement humain : 0,759 – 86e rang (2020)
Taux de pauvreté : 32 % de la population en 2021, contre 25 % en 2019 et 44,6 % en 2004

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Resté dix ans au pouvoir entre 2007 et 2017, le président Rafaël Correa a profondément marqué le paysage politique équatorien. S’il a mis en place une stabilité et des réformes d’ampleur (lutte contre les inégalités, modernisation de l’économie, réforme constitutionnelle), il a également connu des difficultés notables (tentative de soulèvement conduite par des forces de police à Quito en septembre 2010) et entrainé des crispations : personnalisation du pouvoir, relations difficiles avec la presse et les communautés autochtones. Renonçant à se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2017, il cède la place à son vice-président d’alors, Lenin Moreno. Bien qu’élu avec 51,15 % des voix sur un programme visant à poursuivre la « révolution citoyenne » engagée par son prédécesseur, le nouveau président s’affranchit rapidement de son ex-mentor. Il consacre la première année de son mandat à réformer en profondeur des institutions créées sous le gouvernement de Rafael Correa. Cette politique a culminé avec la mise en œuvre d’un référendum, le 4 février 2018. Couronné de succès, celui-ci met notamment fin au principe de la réélection indéfinie, empêchant le retour de R. Correa. Les années suivantes, la politique de Lenin Moreno entre en opposition ouverte avec Rafaël Correa et ses anciens soutiens.

Les ministres issus de l’équipe précédente quittent progressivement le gouvernement et sont majoritairement remplacés par des experts, sans affiliation politique affichée et une certaine proximité avec les milieux économiques.
En octobre 2019, le pays connait dix jours de profonde crise. Suite à l’annonce de nouvelles mesures économiques par le gouvernement, dont la fin des subventions sur les carburants, une grande mobilisation a eu lieu dans le pays, à l’appel notamment des organisations autochtones. Une partie du pays est paralysée et des affrontements violents ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les manifestants, dont le bilan est de 11 morts et plus de 1 300 blessés. Le président Lenin Moreno termine son mandat avec seulement 9 % d’approbation.

Les élections générales du printemps 2021 viennent arbitrer les querelles entre les deux courants irréconciliables issus du corréisme. Alors que le candidat issu de la ligne de Rafaël Correa, Andres Arauz, se qualifie haut la main au premier tour, il est finalement battu par le banquier conservateur Guillermo Lasso (52,36 % des suffrages), soutenu par les forces de la gauche et du centre opposées au retour du corréisme. Les élections consacrent la montée en puissance du parti de gauche indigéniste Pachakutik, représenté par son candidat Yaku Pérez, qui arrive en troisième position (19,39 %) au premier tour, au coude à coude avec Guillermo Lasso (19,74 %). Lors de sa prise de fonctions le 24 mai 2021, le président Guillermo Lasso annonce qu’il mettra en place un gouvernement de rassemblement, s’estimant près à travailler avec les partis de gauche Pachakutik et Izquiera Democratica (centre gauche).

L’Equateur a été durement frappé par la pandémie de covid-19 et la crise sanitaire est venue compliquer une situation économique et sociale déjà très fragile.

Situation économique

Source : DG Trésor
Fort d’une économie complètement dollarisée, avec un PIB de l’ordre de 100 milliards USD et un marché de plus de 17 millions d’habitants, l’Equateur possède d’abondantes ressources naturelles (pétrole, minerais, produits agricoles et aquicoles) et un secteur exportateur dynamique, qui lui confèrent une place de premier ordre parmi les principaux exportateurs de bananes, de crevettes, de roses et de cacao fin dans le monde.

Après une décennie d’une croissance relativement élevée (en moyenne 4,2 % entre 2007 et 2014), le modèle économique équatorien, financé les revenus pétroliers puis par une politique d’endettement non-soutenable, a atteint ses limites en 2015 lorsque les prix du pétrole se sont effondrés sur les marchés internationaux. En 2016, la croissance a été négative (-1,2 %) pour la première fois depuis la crise financière de 1999, avant de rebondir à 2,4 % en 2017 puis enregistrer une croissance modérée de 1,4 % en 2018 et presque nulle en 2019 (+0,1 %). En 2020, suite à la crise sanitaire, le pays connait une récession historique, avec une chute du PIB de -7,8 %.

La communauté internationale avait apporté un soutien massif (10,2 milliards, dont 4,2 milliards USD du FMI octroyé en mars 2019) à la politique de transition de modèle économique vers un modèle davantage basé sur le secteur privé. Les manifestations massives en octobre 2019 avaient néanmoins ralenti l’agenda réformateur. L’annulation du programme FMI et les craintes d’un défaut avaient entraîné une forte hausse du risque pays fin mars 2020, interdisant l’accès aux marchés financiers externes. La pandémie a fortement touché l’Equateur, qui n’avait à disposition ni les outils budgétaires, ni les outils monétaires pour atténuer le choc de la pandémie. Dans le contexte d’incertitude politique pré-électoral, les résultats du premier trimestre 2021 ont été décevants avec un nouveau recul du PIB de 5,6 % par rapport à 2020. Malgré ce contexte difficile, un nouveau prêt du FMI a été accordé en septembre 2020 (6,5 milliards USD). Par ailleurs, à l’été 2020, le pays a restructuré avantageusement sa dette privée externe ce qui a permis de crédibiliser la soutenabilité financière du pays, en lien avec le nouveau programme.

L’élection de Guillermo Lasso a rassuré les milieux d’affaires et les bailleurs du pays. Guillermo Lasso ancre sa politique économique sur le développement du secteur privé et l’ouverture commerciale. Le nouveau gouvernement bénéficie par ailleurs de cours de pétrole plus favorable, facilitant sa gestion. Le nouveau gouvernement entend engager un programme de réformes ambitieux tout en restant adapté au contexte social actuel. Le paquet de réformes prévoit en particulier une réforme fiscale, qui devrait se concentrer sur la réduction des dépenses et l’optimisation des recettes (plutôt qu’une hausse de la TVA proposée par le FMI), une réforme du marché du travail, qui devrait proposer un système plus flexible pour les nouvelles embauches et une réforme de la sécurité sociale pour en renforcer la soutenabilité.

L’économie du pays reste cependant marquée par un faible potentiel de croissance : le FMI prévoit une croissance moyenne inférieure à 2 % pour la période 2022-2026 ne permettant pas à l’économie de retrouver son PIB pré-pandémie avant 2024.

En ce qui concerne la politique commerciale, l’Equateur a adhéré à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne, la Colombie et le Pérou qui améliore l’accès au marché équatorien aux PME et ETI. Il est également devenu membre associé de l’Alliance du Pacifique, qui regroupe le Mexique, la Colombie, le Pérou et le Chili.

En 2021, l’Equateur a souscrit l’accord d’adhésion au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) dans le but de renforcer l’attractivité du pays pour les investissements directs étrangers. La Cour constitutionnelle doit cependant préciser les contours juridiques qui permettraient le recours à l’arbitrage international.

Politique étrangère

En matière de politique étrangère, Guillermo Lasso devrait poursuivre la profonde inflexion entreprise sous le mandat de Lenin Moreno.

Dans la région, l’Equateur a rapidement pris ses distances avec le Venezuela à l’arrivée au pouvoir de Lenin Moreno. Le président Moreno a dénoncé le régime de Nicolas Maduro et s’est aligné sur les pays du groupe de Lima, en quittant l’ALBA puis en expulsant l’ambassadrice du Venezuela, avant de reconnaître Juan Guaido président par intérim. Le pays est membre du Groupe de contact international. L’Equateur est fortement touché par la migration vénézuélienne, avec environ 420 000 Vénézuéliens sur le sol équatorien, dont la moitié serait en situation irrégulière. M. Lasso s’est montré favorable sur le principe d’une possible régularisation.

Les relations de l’Equateur sont traditionnellement bonnes avec le Chili (signature d’un « accord d’association stratégique » en mars 2008). Avec le Pérou, les relations sont apaisées depuis l’accord de paix d’octobre 1998. Les relations diplomatiques avec la Colombie, rompues en mars 2008 suite à l’incursion militaire colombienne en territoire équatorien (élimination d’une vingtaine de guérilleros des FARC, dont Raul Reyes, le n°2) ont été officiellement rétablies en décembre 2010. La question des réfugiés colombiens en Equateur (135 000 selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés) et celle du contrôle de la frontière, surtout depuis la signature des accords de paix avec les FARC, restent néanmoins au centre des discussions entre les deux pays. Cette problématique a ressurgi avec acuité fin janvier 2018 après un attentat à l’explosif suivi, au moins d’avril, d’attaques meurtrières et de la prise en otages de journalistes, exécutés par un groupe narco-terroriste dissident des FARC.

Sur le plan multilatéral, le pays s’est ouvert aux institutions économiques internationales, notamment via sa demande d’adhésion au Centre de développement de l’OCDE, dont il envisage de devenir membre, et son rapprochement avec le FMI. En 2017, l’Equateur a également adhéré à l’accord de libre-échange entre l’UE, la Colombie et le Pérou et les relations avec l’Union européenne se sont intensifiées ces dernières années.

Guillermo Lasso devrait également poursuivre le rapprochement avec les Etats-Unis entamé par son prédécesseur. Lenin Moreno avait notamment retiré l’asile diplomatique à Julian Assange, le fondateur de Wikileaks réfugié dans l’Ambassade équatorienne à Londres depuis 2012. Les Etats-Unis sont le principal partenaire commercial de l’Equateur, dont l’économie est dollarisée. L’Equateur a entamé des négociations avec les Etats-Unis en vue d’un accord de libre-échange.

S’agissant de la Chine, elle est le premier créancier de l’Equateur ainsi que la première destination d’exportation des produits non-pétroliers équatoriens, grâce à un partenariat stratégique initié en 2016.

Mise à jour : 13.08.21

Informations complémentaires