Présentation de l’Égypte

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Présentation du pays

ÉGYPTE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République arabe d’Égypte
Chef de l’État : Abdel Fattah Al Sissi (depuis le 8 juin 2014)
Chef du gouvernement : Moustapha Madbouli

Données géographiques

Superficie : 1 002 000 km²
Capitale : Le Caire (22 millions d’habitants)
Villes principales : Alexandrie (4,1 millions d’habitants), Port-Saïd, Assiout, Louxor, Assouan
Langue officielle : arabe
Monnaie : Livre égyptienne (1 € ≈ 33.8 LE)
Fête nationale : 23 juillet (en commémoration de la révolution des officiers libres du 23 juillet 1952)

Données démographiques

Population (2022) : 106,2 M d’habitants en Égypte
Densité : 99 habitants/km² (95 % de la superficie de l’Égypte est désertique. La densité dans le delta et la Vallée du Nil est évaluée à 1 500 habitants/km²)
Croissance démographique (projection 2023) : 3,7 % par an
Indice de fécondité (2019) : 3,28 enfants/femme
Espérance de vie (2019) : 72
Taux d’alphabétisation (2019) : 80,8 %
Religions : islam sunnite ; christianisme (environ 10 % de Coptes)
Indice de développement humain (2019) : 0,707/ 1 (116ème)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

L’Égypte a été touchée par la vague des printemps arabes à partir du 25 janvier 2011. Le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981, a quitté ses fonctions le 11 février. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a assuré le pouvoir par intérim. Les élections législatives, tenues entre novembre 2011 et janvier 2012, ont vu la victoire des candidats du Parti de la liberté et de la justice (PJD), aile politique des Frères musulmans. Cette victoire a été suivie par celle de Mohamed Morsi lors de l’élection présidentielle de mai-juin 2012. En juin 2013, Mohamed Morsi est destitué et remplacé par le ministre de la Défense Abdel Fattah al-Sissi.

Une nouvelle constitution a été adoptée par référendum, les 14 et 15 janvier 2014, avec un taux d’approbation de 98,1 % et un taux de participation de 38,6 %.

Lors du scrutin des 26 et 28 mai 2014, l’ancien ministre de la Défense, Abdel Fattah Al Sissi, a été élu président de la République avec 96,9 % des suffrages. La participation s’est élevée à 47,5 %. Après les élections législatives de 2015, de nouvelles élections législatives en deux étapes sont en cours entre le 24 octobre et le 14 décembre 2020. Lors des dernières élections, la coalition « Pour l’Amour de l’Égypte », qui regroupe des partis favorables au président Sissi, a remporté la totalité des 120 sièges pourvus au scrutin de liste.

Le 2 avril 2018, le président Sissi a été réélu pour un mandat de quatre ans, avec 97,1 % des suffrages exprimés et un taux de participation de 41,1 %. L’approbation par référendum (88,8 % des suffrages exprimés pour une participation de 44,3 %), en avril dernier, de la révision de la Constitution égyptienne, prolonge le mandat actuel du président jusqu’en 2024, et l’autorise à briguer un troisième mandat lors des élections présidentielles de 2024.

L’Egypte est l’un des pays les plus touchés par les conséquences de la guerre en Ukraine, qui accentuent ses fragilités et préoccupent les autorités. Sur le plan de la sécurité alimentaire, l’Egypte, premier importateur mondial de blé, est fortement dépendant des importations de Russie et d’Ukraine. L’Egypte est également impactée sur le plan touristique (Russes et Ukrainiens fournissaient les plus gros contingents). Cette dégradation de la situation économique a des conséquences non négligeables sur la population égyptienne. Dans ce contexte, l’Egypte a de nouveau obtenu l’aide du FMI avec la mise en place d’un programme d’aide fin 2022 (prêt de 3Md$).

La menace terroriste subsiste de manière diffuse sur le territoire égyptien. Plusieurs attaques ont frappé l’Égypte au cours des dernières années : attentat contre le consulat italien en juillet 2015 au Caire, attentat dans une église copte du Caire en décembre 2016 qui a fait 26 victimes, double-attentat en avril 2017 contre les églises de Saint-Georges (Tanta, delta du Nil) et Saint-Marc (centre d’Alexandrie) qui a fait 46 victimes, deux attentats contre un bus de pèlerins coptes à Minya en mai 2017 et en novembre 2018, deux attaques contre un bus à proximité des pyramides de Gizeh en décembre 2018 et en 2019 et attaque à Ismailia en décembre 2022. C’est à la suite de l’attentat du 24 novembre 2017 contre la mosquée al-Rawda dans le nord-Sinaï que l’Égypte a lancé, en février 2018, l’opération d’envergure « Sinaï 2018 », afin d’éradiquer la présence de groupes terroristes se revendiquant de l’Etat islamique.

Des défenseurs des droits de l’homme ont été arrêtés ces dernières années et certaines lois, portant notamment sur la lutte contre le terrorisme ou la régulation d’internet et des média, ont suscité la préoccupation de la communauté internationale, de même que des mesures prises à l’encontre des homosexuels et des personnes LGBT.

Politique étrangère

Le retour de l’Égypte sur les scènes régionale et internationale constitue une des priorités du président Sissi, après les années de bouleversements internes qui ont contraint l’Égypte à un certain retrait.

L’Égypte fait de la lutte contre le terrorisme un axe majeur de sa politique étrangère.

Elle est, à cette égard, préoccupée par la situation en Libye, avec laquelle elle partage une frontière de 1 200 kilomètres, et qu’elle considère comme une menace potentielle à sa sécurité nationale.

L’Égypte joue traditionnellement un rôle essentiel dans le dossier israélo-palestinien : médiation entre Israéliens et Palestiniens lors d’épisodes de tensions ou d’affrontements, en particulier à Gaza, rôle clef dans la réconciliation inter-palestinienne, participation au groupe d’Amman créé en 2020 (Egypte, Jordanie, Allemagne et France).

L’Égypte est impliquée sur le dossier syrien. Elle a notamment rejoint le Small Group en juillet 2018.

L’Égypte cherche, par ailleurs, à renforcer son rôle sur la scène africaine, comme l’illustre sa présidence de l’Union africaine en 2019. Elle est diplomatiquement très active concernant la situation au Soudan, pays frontalier dont la stabilité est essentielle pour l’Égypte. Elle est particulièrement préoccupée par la construction en Éthiopie d’un grand barrage sur le Nil (« Barrage de la Renaissance »), qu’elle juge susceptible d’avoir un impact sur le débit du fleuve.

L’Égypte entretient une relation forte avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït, qui lui apportent leur soutien, notamment financier. Les relations avec le Qatar se réchauffent progressivement, et l’Egypte a entamé un rapprochement avec la Turquie (visites croisées des ministres des affaires étrangères au printemps 2023).

Avec les États-Unis, l’Égypte entretient une relation de proximité, étant historiquement le 2e bénéficiaire de l’aide américaine dans la région. Le président Sissi a effectué une visite d’État à Washington en avril 2017 puis s’est rendu aux Etats-Unis plusieurs fois, dont la dernière en décembre 2022 pour le sommet Etats-Unis-Afrique. Le Secrétaire d’Etat Antony Blinken s’est rendu au Caire en janvier 2023. Le Ministre Choukry s’était rendu à Washington en avril 2022.

L’Égypte cherche à diversifier ses alliances, en se rapprochant de la Russie, avec laquelle la coopération en matière économique et militaire se renforce, mais également de la Chine, avec une relation économique croissante, et l’Union européenne, en particulier depuis la reprise du dialogue d’association à l’été 2017.

Situation économique

Le PIB de l’Egypte, le deuxième d’Afrique, était d’environ 404 mds $ en 2021. Il résulte d’une économie diversifiée, structurée autour des secteurs manufacturier (16%), immobilier et construction (17%), commerce de gros et de détail (14%), agricole, forestier & pêche (11%) et extractif (10%). Le secteur public occupe une place prépondérante dans l’économie, représentant 31% de l’activité et 56% des investissements (tout secteur public confondu). L’Armée est également un acteur économique important, y compris dans le domaine civil. Par ailleurs, l’inclusion du secteur informel, qui représenterait 50% de l’emploi total, augmenterait le PIB d’au moins 40%.

L’Egypte bénéficie traditionnellement des revenus de trois - voire quatre - rentes : les transferts de la diaspora (22 Mds$ / an en moyenne depuis 2013-14) ; le tourisme (les revenus sont tombés à 3,8 Mds$ en 2015-16 puis ont significativement augmenté pour retrouver en 2018-19 un niveau équivalent à la veille de la révolution avec 12,6 Mds$, avant d’être ramené à 9,9 Mds$ en 2021 en raison de la crise sanitaire) ; les redevances d’utilisation du Canal de Suez (7,9 Mds$ en 2022) ; et les ventes d’hydrocarbures (11,6 Mds$ en 2018-19 ramenés à 8,5 Mds$ en 2019-20, soit un tiers des exportations de marchandises) malgré une balance énergétique de nouveau déficitaire (8 M$ d’excédent symbolique en 2018-19 après cinq années de déficit, ramené à -420 M$ en 2019-20).
A la suite de la modernisation de son économie au milieu des années 2000, l’Egypte a connu un taux de croissance record (7% entre 2005 et 2008) qui s’est stabilisé autour de 3,5%.

La croissance économique est l’une des plus dynamiques de la région ANMO (3.5% en 2020). Elle est néanmoins insuffisante pour compenser le poids des dépenses publiques qui se sont multipliées par 2,2 en 5 ans. Celles-ci se décomposent principalement en remboursement des intérêts de la dette (35% du total), en salaires et traitements des fonctionnaires (20%), et en dépenses sociales (19% du total). En 2020/21, 14% du budget a été consacré aux dépenses d’investissement. La croissance est également insuffisante pour absorber de façon inclusive les quelques 800 000 jeunes qui rejoignent chaque année le marché du travail et réduire de façon durable la pauvreté (29,7% des égyptiens vivaient sous le seuil de pauvreté en 2019/20 – fixé à 1,7$ par jour par les autorités - contre 16,7% vingt ans plus tôt).

En termes d’ouverture économique, l’Egypte souffre d’un déficit commercial structurel (42,1 mds$ en 2020/2021, 10% du PIB) en raison de la faiblesse de son appareil exportateur et d’une part conséquente d’importations incompressible (l’Egypte étant par exemple le 1er importateur de blé au monde, sa production manufacturière et industrielle dépend à 40% d’intrants importés). D’un point de vue conjoncturel, les exportations égyptiennes n’ont pas profité de la dépréciation massive de la devise nationale de 2016, car l’effet-prix a surtout impacté négativement les achats de biens intermédiaires importés. Et en tout état de cause, l’avantage change a été largement compensé par l’inflation qui en est résulté et le surenchérissement du coût des intrants.

La situation économique et financière de l’Egypte a été marquée ces dernières années par les programmes d’ajustement macroéconomique déployés par les autorités sous l’égide du FMI, d’abord en échange d’une facilité de crédit de 12 Mds$ sur trois ans, dont la dernière tranche a été déboursée fin 2019, puis dans le cadre d’un nouveau programme octroyé fin 2022 (3Mds$ sur 46 mois).

L’enjeu désormais sera de poursuivre les réformes structurelles devant permettre d’améliorer l’environnement des affaires et favoriser le développement du secteur privé. Les services du FMI insistent désormais sur trois points prioritaires : une plus grande transparence du secteur public, un renforcement de l’indépendance et des pouvoirs de l’autorité de la concurrence et une plus grande transparence dans l’allocation des terrains industriels. Il sera également important de renforcer la qualité des services publics (éducation, santé…) et des filets de protection sociale dans un contexte où le coût social des réformes a été particulièrement élevé pour les populations les plus vulnérables.

Mise à jour : 12 mai 2023

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