Présentation de la Belgique

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Présentation du pays

BELGIQUE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : Royaume de Belgique
Nature du régime : État fédéral – monarchie constitutionnelle
Chef de l’État : Sa Majesté le Roi Philippe Ier (depuis le 21 juillet 2013)
Chef du gouvernement : M. Alexander De Croo, depuis le 1er octobre 2020, démissionnaire depuis les élections du 9 juin 2024)

Données géographiques

Superficie : 30 688 km2
Capitale : Bruxelles (188 727 hab. au 1er janvier 2022 ; la région Bruxelles Capitale comptait 1 222 637 habitants au 1er janvier 2022)
Villes principales : Anvers (530 630 hab.), Gand (265 090 hab.), Charleroi (202 420 hab.), Liège (195 280 hab.)
Langues officielles : français, néerlandais, allemand
Monnaie : euro
Fête nationale : 21 juillet (serment du 21 juillet 1831, prêté par le premier roi des Belges, Léopold Ier)

Données démographiques

Population : 11 697 557 (1er janvier 2023)
Densité : 381 hab. /km2
Croissance démographique : 0,54 % / an en 2022
Espérance de vie : 81,7 ans (2022)
Taux d’alphabétisation : 99 %
Religions : catholiques (env. 57,1 %), musulmans (env. 6,8%), protestants (env. 2,3%) et juifs (env. 0,3%).
Indice de développement humain : 0,937/1 (Rapport PNUD 2021) ; 13e rang

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Formée le 1er octobre 2020 suite aux élections législatives fédérales du 26 mai 2019, la coalition dite Vivaldi (en référence aux « Quatre saisons » pour les quatre familles politiques qui la constituent, à savoir les Libéraux flamands et wallons, les Socialistes flamands et wallons, les Verts flamands et wallons et les chrétiens démocrates flamands) ne sera pas reconduite à la suite des élections du 9 juin 2024. Celles-ci ont été marquées par la victoire des nationalistes flamands (NV-A) et, côté francophone, par celle du centre-droit. A l’échelon fédéral, le nationaliste flamand Bart de Wever a été nommé formateur par le Roi, le 10 juillet 2024, dans l’objectif de former un gouvernement.

La législature qui s’achève a été marquée par des crises multiples (crise sanitaire, crise de l’accueil en matière de migration, guerre en Ukraine, crise énergétique et du pouvoir d’achat), qui ont impacté la mise en œuvre de son programme. La dépendance énergétique du pays à la Russie a notamment conduit le gouvernement à repousser de 10 ans la sortie du nucléaire (prévue dans l’accord de coalition pour 2025). En contrepartie de leur ouverture à ce sujet, les écologistes francophones et flamands ont obtenu des investissements plus ambitieux en matière d’environnement (1,2Mds€ pour la transition énergétique et le développement d’énergies renouvelables, notamment la construction d’une zone éolienne offshore supplémentaire, ainsi que l’abaissement de la TVA sur l’achat et l’installation de panneaux solaires).
Soucieux d’avancer dans la réalisation des nombreuses réformes annoncées dans l’accord de coalition, la Vivaldi a malgré tout mis en œuvre certains de ses engagements (évolutions du marché de l’emploi, renforcement du budget de la défense, modernisation du droit pénal, etc.). La coalition gère les affaires courantes jusqu’à l’entrée en fonction de la nouvelle coalition.

Politique étrangère

A. Politique européenne
L’engagement européen demeure au cœur de la politique étrangère belge, membre fondateur des Communautés. Siège de nombreuses institutions européennes, la Belgique est particulièrement favorable à une intégration poussée. Le gouvernement sortant a pris des positions fortes en faveur de l’Europe durant sa présidence du conseil de l’UE au premier semestre 2024. Durant sa présidence, la Belgique s’est appliquée à finaliser le plus grand nombre de textes avant les élections européennes, visant notamment à renforcer la compétitivité et l’avenir industriel de l’UE, à protéger les individus et les frontières - en menant à bien le nouveau pacte sur l’asile et la migration - ou encore à rendre l’UE plus résiliente et autonome, en vue de préserver ses intérêts et valeurs. À cet égard, d’importants résultats ont été obtenus en matière de défense, de soutien à l’Ukraine et de politique étrangère stratégique de l’UE (suivi de la facilité pour l’Ukraine, mise en place d’un système de traçabilité des diamants russes, accord sur l’utilisation des avoirs russes gelés, élaboration de régimes de sanctions et déclarations communes dans le cadre du conflit au Proche-Orient, renforcement de la coopération avec l’Afrique…).

La Belgique a mis l’accent sur la nouvelle programmation stratégique 2024-2029 afin de préparer l’UE aux cinq prochaines années, et notamment aux réformes à mettre en œuvre en vue d’adapter le fonctionnement de l’Union à un futur élargissement.

B. Politique étrangère
Les autorités belges se sont rapidement mobilisées dans la cadre de la guerre en Ukraine. Outre l’envoi de matériel militaire (offensif et défensif) et un plein soutien aux sanctions à l’encontre des Russes et assimilés, le pays a très vite organisé un accueil pour les réfugiés, malgré un contexte intérieur contraint en matière d’accueil et de logement. Sur l’adhésion européenne de l’Ukraine, la Belgique a appelé au respect des procédures établies. Outre l’impact du conflit sur le mix énergétique belge, le secteur agricole belge est très vulnérable aux dépendances russes. Il a bénéficié d’une aide de 6,27M€ mise en place par la Commission européenne dans le cadre d’un programme d’aide d’urgence.
Dans le domaine de la défense, la Belgique a mis en place en mars 2022 le plan STAR (« Security, Technology, Ambition, Resilient »), qui actualise la Vision stratégique de la Défense de 2016 et accroit considérablement le budget de la Défense, tendant vers l’objectif d’1,54% du PIB (6,9Mds€ en 2022 et 19,4Mds€ en investissement d’ici 2030). Le Premier ministre a annoncé qu’une enveloppe d’1Md€ supplémentaire serait attribuée à la Défense d’ici la fin de la législature en 2024. Une nouvelle stratégie dite DIRS (« Defence, Industry and Research Strategy ») a également été annoncée afin de renforcer la base industrielle et technologique (à hauteur de 1,8Mds€).
La Belgique participe activement à plusieurs opérations de maintien de la paix, dans le cadre de l’OTAN dont elle accueille le siège, comme de la PSDC. Elle est aujourd’hui présente en Roumanie, au sein de la mission Enhanced Forward Presence de l’OTAN. Elle est aussi active au sein de la coalition contre Daech. Présente au sein des missions de maintien de la paix à l’ONU, notamment en République démocratique du Congo (MONUC), au Soudan (MINUS), au Liban (FINUL) et au Moyen-Orient (ONUST). Longtemps active dans les missions au Sahel, civiles (EUCAP Sahel Niger) et militaires (EUTM Mali ; commandement de la mission EUTM RCA depuis le 4 février 2022), la Belgique, présente au Tchad (EUFOR) et en RDC (MUNUC) et dans le cadre de l’opération ATALANTE (lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes), avait contribué à la Task Force Takuba.
La coopération et l’aide au développement sont les outils privilégiés de la diplomatie belge. Selon les données préliminaires de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), l’aide publique au développement (APD) fournie par la Belgique a atteint 2,83 Mds$ en 2023, ce qui représente 0,44 % de son RNB. La Belgique s’est fixé pour objectif d’atteindre 0,7% du RNB d’ici 2030. Ses secteurs d’intervention prioritaires sont la santé, l’enseignement, l’agriculture durable et la sécurité alimentaire, la restauration de la biodiversité et la lutte contre la déforestation ainsi que les infrastructures de base. La politique de développement belge est principalement orientée vers 14 pays prioritaires , dont la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Burkina Faso ou encore le Bénin, qui à eux quatre représentaient plus de 16 % de l’APD bilatérale en 2022.

La Belgique siège depuis janvier 2023, pour la troisième fois et jusqu’en 2025, au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.

C. Coopération au sein de l’Union Benelux
La coopération entre les trois pays de la zone a été expressément identifiée par le gouvernement belge comme le cadre privilégié de la coopération internationale. En 2012, une déclaration des trois pays est notamment venue formaliser le renforcement de leur coopération militaire. En 2014, les trois ministres des Affaires étrangères ont signé à La Haye un nouveau traité sur la coopération transfrontalière. Le plan d’action de 2022 met notamment l’accent sur les synergies avec les régions voisines et un « Benelux vert, sûr et compétitif ».
La Belgique en assure la présidence en 2024, après les Pays-Bas en 2023. Une déclaration d’intention relative au développement d’une coopération plus étroite entre la France et les États de l’Union Benelux a été signée en 2018 à Bruxelles. Elle rappelle la volonté de donner un nouvel élan aux coopérations transfrontalières, en particulier dans les domaines du développement économique, du développement durable, de l’innovation, du numérique et de la culture.

Situation économique

  • PIB (2022) : 554 Mds€
  • Taux de croissance (2023) : 1,5 %
  • Taux de chômage (2023) : 5,6 %
  • Taux d’inflation (2023) : 2,3%
  • Solde courant (2023) : -0, 5 % du PIB
  • Dette publique (2023) : 105,2% du PIB
  • Déficit public (2023) : 4,4% du PIB

La Belgique est une économie ouverte et fortement tertiarisée, qui constitue un carrefour commercial en Europe de l’Ouest grâce notamment à ses bonnes infrastructures de transport, logistiques et énergétiques. Le pays se caractérise par un Nord relativement plus riche et industriel et un Sud en proie aux difficultés structurelles liées à la reconversion de ses anciennes filières d’excellence.
Les ports fusionnés d’Anvers et de Zeebruges forment le 2ème ensemble portuaire européen (290 millions de tonnes transbordées par an, plus grand hub pétrochimique et plus grande porte d’entrée et de sortie de véhicules automobiles en Europe) représentent 4,5% du PIB belge (et 15% du marché européen du gaz naturel) et contribuent fortement au développement d commerce extérieur. Ses importantes exportations au sein de l’UE lui ont longtemps permis de dégager une balance excédentaire, moteur de sa croissance (29,6Mds€ en 2021).
Le maillage du territoire compte des industries variées, en fonction des spécificités régionales (production automobile en Flandre notamment et pharmaceutique en Wallonie). Face à cela, la Belgique a choisi de régionaliser son processus de ratification des traités internationaux, et chaque parlement est ainsi compétent pour ratifier ou bloquer les accords commerciaux. Ainsi, par exemple, alors que la Flandre, plus fortement liée au Royaume-Uni sur le plan commercial, a tenté de modérer l’impact du Brexit par la conclusion de nouveaux accords de libre-échange, la Wallonie appréhende les négociations des accords avec le Mercosur, en fonction du poids de l’agriculture dans la région.
La dépendance de la Belgique aux exportations la rend particulièrement sensible aux crises. L’interruption des échanges commerciaux liée à la crise sanitaire (-8% des exportations en 2019) a plongé l’économie dans sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale (-6,3% de croissance en 2020). Le déploiement d’importantes mesures de soutien aux entreprises et à la consommation a permis d’en limiter l’impact notamment sur l’emploi. La Belgique a en outre bénéficié de la reprise des exportations en 2021 (+25,6% soit 464,3Mds€), particulièrement avec la Chine. Grâce à la production et l’exportation de produits pharmaceutiques (médicaments et vaccins), elle se hisse à la 10è place des plus importants exportateurs de marchandises au monde. L’exportation de vaccin contre le Covid-19 a rapporté plus 1Mds€ à l’économie belge.
Alors qu’en 2018, la Belgique était parvenue à réduire son déficit public à 0,7% du PIB, la crise du Covid a mis un coup d’arrêt à la stratégie budgétaire d’assainissement des finances publiques. La dette belge s’élève début 2023 à 106% (estimations) du PIB et le déficit à 5,9%, notamment du fait des dépenses « conjoncturelles » pour soutenir les secteurs sinistrés (par le Covid, les inondations ou l’inflation). Dans ce contexte, la Banque Nationale de Belgique (BNB) a plaidé pour un assainissement urgent. En juin 2024, La Commission européenne a constaté qu’une procédure de déficit excessif se justifierait à l’encontre de la Belgique et de six autres États membres.

Mise à jour : 07.08.2024

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