Présentation de l’Autriche

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Présentation du pays

AUTRICHE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République d’Autriche
Nature du régime : parlementaire
Chef de l’Etat : M. Alexander van der Bellen (depuis le 26 janvier 2017, pour 6 ans)
Chancelier (chef de gouvernement) : M. Sebastian Kurz, investi le 7 janvier 2020.

Données géographiques

Superficie : 83 859 km²
Capitale : Vienne
Villes principales : Graz, Linz, Salzbourg, Innsbruck
Langue officielle : allemand
Monnaie : euro
Fête nationale : 26 octobre

Données démographiques

Population : 8,87 millions (2019)
Croissance démographique : + 0,56 % par an (2018)
Espérance de vie : hommes 79,4 ans, femmes 84 ans
Taux d’alphabétisation : 99 %
Religions : catholiques romans 74% ; protestants 4,7% ; musulmans 4,2% ; autres 5,5%
Minorités reconnues Croates, Slovènes, Serbes et Bosniaques représentant 4%, les Turcs environ 2%, les Allemands environ 1% et les autres ethnies environ 2%.
Indice de développement humain (2018) : 0,914

Éléments d’actualité

Politique intérieure

À l’issue des élections législatives du 29 septembre 2019, le parti conservateur ÖVP (affilié PPE) de Sebastian Kurz a remporté un franc succès avec 37,5 % des suffrages exprimés (+6,0 points par rapport à 2017), devant les sociaux-démocrates du SPÖ (21,2 %, en recul de 5,7 points), le parti d’extrême droite FPÖ (16,2 % ; en recul de 9,8 points), le parti des Verts (13,9 % ; en progression de 10,1 points) et le parti libéral des NEOS (8,1 % ; en hausse de 2,8 points).
Le FPÖ s’est divisé après son échec électoral (H-C Strache en prend la tête), et le parti libéral NEOS a indiqué ne pas souhaiter participer au futur gouvernement. Les élections régionales dans plusieurs Länder entre l’automne 2019 et juin 2020 ont confirmé la place prédominante de l’ÖVP et la poussée des Verts.

C’est avec les Verts que M. Sebastian Kurz a conclu un contrat de coalition le 2 janvier 2020, qui a permis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement Kurz le 7 janvier. Ce gouvernement a pour ambition, selon M. Kurz, de « défendre les frontières et le climat ». L’ÖVP compte 11 membres au sein du gouvernement, dont le chancelier M. Sebastian Kurz et 10 ministres conservateurs. Il garde la main sur la plupart des postes stratégiques (ministères de l’intérieur, des finances et des affaires étrangères). La plupart des ministres ÖVP appartenait déjà au gouvernement Kurz précédent. M. Alexander Schallenberg est le seul ministre du gouvernement de transition qui garde son poste. Les Verts obtiennent pour leur part 4 portefeuilles, dont celui de vice-chancelier, qui revient à M. Werner Kogler. Ils prennent le contrôle d’un « super-ministère » de l’environnement (incluant les transports, l’énergie et la technologie). Ils obtiennent également la justice, les affaires sociales (sans le travail) et la culture. La coordination des affaires européennes restera rattachée à la Chancellerie. Au printemps, la gestion de la pandémie de Covid-19 a été considérée comme un succès personnel du chancelier Kurz, qui a caracolé en tête des sondages à l’été 2020 ; le 27 septembre, puis le 11 octobre, le SPÖ a remporté les élections municipales dans le Voralberg, et à Vienne.

Politique étrangère

Les Autrichiens sont majoritairement attachés à leur appartenance à l’Union européenne (52% en août 2019). Le pays a adhéré à l’Union européenne le 1er janvier 1995. Il a rejoint l’espace Schengen le 28 avril 1995 et l’Union économique et monétaire le 1er janvier 1999. L’Autriche a exercé pour la troisième fois, au second semestre 2018, la Présidence du Conseil de l’Union européenne (après 1998 et 2006).

Fortement touchée en 2015 par la crise migratoire, l’Autriche donne a priorité à la protection des frontières extérieures mais elle s’oppose à des relocalisations obligatoires. Le 23 juillet 2020, elle a proposé la création d’une plateforme intergouvernementale ayant pour ambition de jouer le rôle de mécanisme d’alerte précoce pour lutter contre les migrations irrégulières dans les Balkans occidentaux. L’Autriche est soucieuse de conserver des marges de manœuvre nationales pour rétablir les frontières intérieures de l’espace Schengen. Son attitude constructive à l’égard du Pacte migratoire présenté par la Commission européenne le 23 septembre 2020 indique qu’elle compte jouer un rôle de médiation dans les négociations européennes à venir, en particulier auprès des pays du V4.

L’Autriche est soucieuse de la protection de l’environnement : la coalition ÖVP/Verts soutient l’objectif d’au moins 55% de réduction de gaz à effet de serre et 100% d’électricité renouvelable d’ici à 2030, et la neutralité carbone dès 2040. Elle soutient un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières compatible avec l’OMC, l’extension du marché carbone EU- ETS aux secteurs non couverts et une taxe sur le kérosène au niveau européen. Le gouvernement autrichien a annoncé fin septembre 2020 qu’il mettrait son véto à l’accord UE-MERCOSUR en raison des risques qu’il pouvait faire peser sur les normes environnementales européennes, et il a mis en œuvre au 1er janvier 2021 une taxe sur les plastiques non réutilisables. L’Autriche se place au premier rang des militants antinucléaires européens et conteste la contribution de l’énergie nucléaire à la lutte contre le changement climatique.

Dans le cadre des négociations sur le budget de long terme de l’Union européenne (cadre financier plurianuel - CFP) et du plan de relance post-Covid-19, l’Autriche a fait partie du groupe des « frugaux » : elle a contribué à la réduction de la part des subventions par rapport aux prêts, ainsi que du délai de remboursement, et a obtenu un rabais de 565 M€ dans le futur CFP.

Politique étrangère européenne

L’Autriche soutient l’élargissement de l’UE aux pays des Balkans occidentaux.
Consciente du risque que représentent la Chine sur le marché européen, l’Autriche, dont la chambre basse a adopté le 9 juillet 2020 une loi de contrôle des investissements étrangers, soutient les initiatives européennes visant à affirmer la souveraineté européenne et à assurer une concurrence équitable tout en étant observatrice dans le format dit "17+1".
L’Autriche tient l’une des positions les plus fermes dans l’Union européenne à l’égard de la Turquie, en appelant notamment à la fin du processus de négociation d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

Vienne s’est également engagée dès les années 1990 dans le développement de ses relations économiques avec la Russie et les pays de la communauté des États indépendants (CEI). En 2018, la Russie est le 12e fournisseur de l’Autriche, notamment en raison du volume des importations autrichiennes de gaz russe (3,29 Md€) et le 17e client de l’Autriche (secteurs bancaire et de la construction, 2,10 Md€). Les sanctions européennes contre la Russie et les contre-sanctions russes ont affecté les exportations autrichiennes vers la Russie (de 2,85 Md€ en 2015 à 2,10 Md€ en 2018). Le gouvernement affirme sa volonté de positionner l’Autriche comme pivot gazier européen et international, grâce à différents partenariats, en particulier via son engagement dans Nord Stream 2.

L’Autriche a signé un partenariat stratégique avec les États-Unis le 6 février 2020 qui vise en particulier à renforcer la coopération militaire entre les deux pays. L’Autriche a mis en place au 1er janvier 2020 sa propre taxe de 5% qui porte sur la publicité en ligne des GAFAs, ce qui l’expose à des sanctions américaines. Les États-Unis font également pression sur l’Autriche pour qu’elle se retire du projet Nord Stream2.

Elle défend le rôle de Vienne comme siège d’organisations internationales consacrées à la sécurité internationale. Elle est d’ailleurs membre du conseil des gouverneurs de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG) et constitue un point de contact central pour le Code de conduite de La Haye. Elle a activement promu l’élaboration du traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN), qu’elle a ratifié le 8 mai 2018 et qui est entré en vigueur le 22 janvier 2021. Elle promeut également une déclaration visant à limiter l’emploi d’armes explosives dans les zones densément peuplées (EWIPA).

L’Autriche a proclamé sa neutralité permanente et perpétuelle par la Loi constitutionnelle du 26 octobre 1955. L’envoi de troupes à l’étranger ne peut être décidé que dans le cadre de missions placées sous l’égide d’organisations internationales, avec l’accord des députés. est un élément constitutif de l’identité nationale. Le développement de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) et dans la récente coopération structurée permanente. Environ 1 100 Autrichiens sont engagés dans des opérations de l’Union européenne et des Nations unies dans le cadre de la doctrine autrichienne de « neutralité active ». L’Autriche participe aux actions de formations dans le cadre du mandat élargi de l’EUTM Mali, et a annoncé son retour prochain au sein du corps de réaction rapide européen (CRRE/Eurocorps). Elle s’implique également à deux opérations de l’OTAN (KFOR et RSM/Afghanistan). Une présence militaire autrichienne importante est notamment maintenue au Kosovo, en Bosnie et au Liban (dans le cadre de la FINUL).

Situation économique

L’économie autrichienne a longtemps fait figure de bon élève de la zone euro avec en 2019 un des plus faibles taux de chômage de l’Union européenne (4,5 %), un des meilleurs PIB/habitant en parité de pouvoir d’achat (51 300$/habitant), un PIB de 446,315 Md$, un excédent budgétaire de +0,6% du PIB et une dette publique de 70,5% du PIB.

Le succès du « modèle autrichien » s’explique notamment par le dynamisme de ses PME, très orientées vers l’exportation, la diversification industrielle et tertiaire à forte valeur ajoutée, le fait que plus de 30% de l’énergie consommée soit d’origine renouvelable, la qualité du système de formation et d’apprentissage, et l’efficacité du dialogue et du partenariat social. Le niveau élevé des dépenses de recherche et développement (3 % du PIB en 2019) témoigne de la recherche autrichienne de compétitivité. Toutefois, l’Autriche, qui est à juste titre considérée comme l’équipementier de l’Allemagne, présente une faible résistance aux chocs extérieurs (les exportations de l’Autriche représentent 55% de son PNB en 2018/2019) ; son secteur bancaire est également exposé aux pays d’Europe centrale, orientale et du Sud-est ; enfin, les différents niveaux d’administration (fédération, Länder, communes) qui n’ont pas tous les mêmes priorités politiques, peuvent affecter l’activité économique.

En 2019, la croissance du commerce extérieur de l’Autriche s’est ralentie, après l’augmentation de plus de 5 % l’année précédente. Les exportations (+2,5 %) ont cru plus rapidement que les importations (+1,2 %), le déficit s’est rétréci, atteignant 4 Mrd EUR, grâce à la bonne performance des exportations des machines et véhicules. L’Allemagne reste le premier partenaire commercial, mais les échanges sont en recul dans les deux sens. Les produits et services allemands représentent 34,7 % des importations en Autriche et 29,2 % des exportations autrichiennes.

La crise du Covid-19 a déjà un impact sur l’économique autrichienne. Le ministre des finances a présenté le 14 octobre le projet de budget qui prévoit un déficit de 9,5 % en 2020 et de 6,3 % en 2021 ; la dette s’établira à 85% du PIB. En 2020, l’activité économique a diminué de 10%, le confinement ayant entraîné l’effondrement de la consommation et des prestations de services, avec environ un million d’Autrichiens au chômage partiel ou total. Les pronostics pour le premier trimestre de 2021 prévoient une baisse du rendement économique autour d’1,8 %.

Les secteurs du tourisme (7,3 % du PIB et 280 000 emplois en 2018), de l’agriculture, de l’automobile, la construction, le transport et la logistique pourraient être les plus touchés. Cependant, le dynamisme des entreprises autrichiennes et un « paquet Corona » de 50 Md€ contribuent à la résistance économique de l’Autriche. Le plan de relance économique annoncé le 30 avril prévoit 50 Md d’aides, dont 30 Md€ effectivement versés ou engagés fin 2020. Il met fin au dogme de l’équilibre budgétaire et s’articule autour de trois axes : investissements dans le domaine de l’écologie, allègements d’impôts pour la population active, numérisation et régionalisation (relance du tourisme par des accords bilatéraux).

Mise à jour : 09.03.21

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